Pas moins de 16 focus sur des thématiques variées, des multilatérales, des PowerPoints touffus… cette négation aura été intense.
Même si les syndicats se sont globalement bien tenus, sans outrance, s’ils ont même le plus souvent montré une cohésion et une unanimité rarement constatée auparavant, cela n’a pas empêché la CNAM de présenter des propositions très inquiétantes le 8 février au cours de la multilatérale concluant le cycle des focus.
Bien entendu cette proposition était assortie d’assurances que la négo continuait et qu’il y aurait des bilatérales pour affiner… Cela laisse tout de même une amertume : quand on a patiemment exposé les difficultés et même les souffrances d’une profession pendant des mois au fil des réunions, la froideur technocratique et financière des propositions brutes de la CNAM fait mal.
Bien entendu des syndicalistes aguerris retournent à la confrontation avec la conviction qu’ils peuvent faire bouger les lignes. Est-ce que ce sera suffisant ?
On peut tout de même s’interroger sur le fait que cette négociation n’a pas grandchose à voir avec une co-gestion où les partenaires seraient au même niveau d’information et partageraient l’objectif commun de prendre en charge le mieux possible la santé « de ville ». Deux camps s’affrontent et la CNAM a des armes financières dont elle joue sans partage. Du grain à moudre pour ceux qui tirent à eux une couverture qu’ils croient extensible à mesure… Du grain à moudre aussi pour ceux qui ne croient pas au dialogue : attention danger !
Car sans convention, on ouvre un boulevard à la financiarisation de la santé, à la prise en charge à deux vitesses que nous refusons pour nos patients !
Jean-Christophe NOGRETTE