Délégations de tâches: ne mettons pas la charrue avant les boeufs


Le cadre des délégations de tâches médicales à des non-médecins s’élargit. 
Tests de diagnostic rapide de l'angine et antibiothérapie probabiliste contre les cystites pour les pharmaciens,
prise en charge de la lombalgie ou de l’entorse de cheville par le kinésithérapeute, 
les députés semblent bien décidés à bouleverser le fonctionnement des soins primaires coûte que coûte. 

Coût direct pour les médecins, soyons un peu corporatistes. 
En effet retirer au médecin généraliste ces pathologies apparemment simples, 
peut sembler une bonne idée alors que nos consultations sont “tendues”. 
Mais notre modèle économique ne peut pas tenir, si ces actes apparemment simples ne nous permettent plus de compenser les actes complexes qui sont la vraie difficulté de notre quotidien, à 25€. 

Coût direct pour nos amis pharmaciens et kinésithérapeutes qui auront à assumer la responsabilité de ces actes nouveaux 
et dont les assurances RCP vont connaître une hausse vertigineuse.

Comme si leurs métiers n’étaient pas déjà assez compliqués...

Coût direct pour l’assurance maladie car on imagine bien que ces professionnels, excellents dans leurs domaines, 
mais pas assez formés dans le nôtre, seront conduits à une débauche d’examens complémentaires “pour se couvrir”. 

Et surtout, coût direct pour la santé des citoyens de notre pays.
Habitués de longue date à l’excellence de la médecine de proximité, 
les voici remis au mains d’une version modernisée des officiers de santé du 19° siècle ! 
Des sous-médecins pour soigner le citoyen de base, 
quand, gageons-le, les élites continueront à bénéficier des soins de vrais médecins. 

Nous pouvons très bien envisager des délégations de tâches décidées en proximité, périmétrées et concertées localement. 
Il suffit de nous y autoriser, les uns et les autres. Et de nous laisser faire, en responsabilité, comme nous le faisons déjà ! 

Mais appliquer aveuglément un carcan légal sur ces délégations de tâches va entrainer des effets pervers que le terrain n’acceptera pas. 
Nous avons tous, médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes et infirmiers, une haute idée de notre mission et de notre responsabilité. 
Jamais en 25 ans de pratique médicale je n’ai vu un de ces professionnels faire ce qu’il ne sait pas faire. 
Il serait dramatique qu’ils y soient poussés par une ambiance législative délétère leur faisant croire qu’ils peuvent “tout” faire !

Nous demandons par conséquent aux parlementaires de ne pas “mettre la charrue avant les boeufs”, 
d’être chacun à leur niveau des facilitateurs pour les projets de CPTS qui naissent partout, 
d’attendre simplement que ces CPTS fonctionnent et apportent toutes les facilités 
pour que les professions des soins primaires coopèrent intelligemment.
Ce sera beaucoup plus efficace même si cela assure moins le “spectacle médiatique” !

 

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