Urgences en crise… de concept !

Les Urgences, ces lieux si particuliers à la porte des grands établissements d’hospitalisation, sont en crise. 
Une crise de concept.
 
La souffrance des personnels soignants de ces services est réelle, n’en doutons pas. 
Et comme toujours la réponse que les responsables politiques apportent à cette souffrance est … “presque" à la hauteur.
 
Avez-vous noté que plus personne ne parle d’urgences -au pluriel- autrement que pour désigner l’endroit de l'hôpital où on les prend en charge ? 
En ville, plus question d’urgences : on parle DSNP, Demande de Soins Non Programmés.
Ce petit bijou de la langue administrative est, si on y réfléchit, le lieu d’une grosse contradiction interne. 
 
La demande, c’est une notion de l’ordre de l’économie et de la consommation.
Nous demandons tous des prestations, des biens. 
Dans nos pays riches, pour beaucoup de gens c’est l’expression d’un désir, plus que d’un besoin, les besoins de base étant supposés satisfaits.
 
Si la notion d’imprévu du “soin non programmé” se comprend aisément, on voit moins bien ce que la “demande" vient faire dans les soins urgents.
Si on prend l’hypothèse qu’en France les besoins de santé “programmables" soient correctement couverts, 
la survenue d’une maladie imprévue et aigüe devrait entrainer une prise en charge la plus rapide et efficace possible, c’est évident. 
Mais pour une simple demande, mobilisera-t-on la trop rare ressource ? 
 
La demande, cela signifie aussi que toutes les anxiétés, toutes les représentations des possibles malades doivent être traitées. 
Meilleure est l’éducation à la santé et plus la demande de la maintenir devient une valeur forte de notre société.
Sans remarquer que la capacité du système sanitaire est saturable -et on peut dire qu’elle aujourd’hui est saturée- on court donc derrière la demande,  cela saute aux yeux. 
 
Établir ce concept fumeux de DSNP, c’est une sorte d’escroquerie intellectuelle. 
Avec ce concept, l’injonction d’accourir et accéder à toute demande plane sur tous les soignants.
C’est une escroquerie économique, car sous injonction de ce concept, on augmente -insuffisamment- les moyens mis en face.
C’est une escroquerie sociale car on ne peut tout simplement pas mettre en place un service sanitaire dimensionné pour faire face à la “demande”. 
Si le système sanitaire était capable de faire face aux besoins, ce serait déjà pas mal ! 
Alors pourquoi faire croire aux gens que l’accès au système sanitaire serait “open bar” ?
 
Le moyen de rétablir l'équilibre au delà de l’augmentation des ressources matérielles investies dans le système sanitaire, est probablement de se rappeler la petite fable que contaient nos grands-mères : Le petit Pierre qui crie “au loup” ! 
L’éducation à la santé est une chose, l’éducation à l’usage du système de soins en est une autre, aujourd’hui défaillante. 
Ne pas crier “au loup” pour un oui ou pour un non, voila qui pourrait désengorger tout à la fois les services d’Urgences et nos consultations de ville. 
Renforcer les moyens permettant aux médecins généralistes d'améliorer et d'organiser une régulation qu'ils font au quotidien dans leurs cabinzts est un autre moyen simple de désengorgement des urgences.
 
Ne nous laissons donc pas enfermer dans ce concept des “demandes” de soins non programmés, 
notre métier est de faire face aux besoins de santé de la population. 
Revendiquons la notion plus précise et adaptée de Besoin de Soins Non Programmés.
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