N° 53 - 06 novembre 2015
 

Dernier avertissement avant les mouvements

Bernard Pledran

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Comment dire les choses ? C’est grandiose, c’est magnifique ? Tous les syndicats réunis pour une action commune le 13 novembre 2015. Cela ne s’est pas vu depuis longtemps ! C’est encore plus fort que le 15 mars dernier, où 50 000 professionnels de santé arpentaient les rues de Paris pour faire connaître leur mécontentement face à la loi dite de Santé. Car pour le proche avenir, il ne s’agit pas seulement d’une manifestation, mais d’une grève décidée par tous les syndicats de médecins.
Oui, c’est bien. Mais il est quand même dramatique que pour se faire entendre l’ensemble des libéraux en soient rendus à des actions aussi dures. Pourquoi depuis des mois et des mois, des syndicats aux sensibilités très différentes, aux objectifs pas toujours convergents, ne sont-ils ni écoutés par la ministre de la Santé ni entendus par le Premier ministre, et ignorés par le Président de la République !
Quelle absence de réalisme de la part de nos dirigeants politiques qui se figent dans des attitudes stériles et refusent d’entendre l’angoisse, la désespérance de professionnels qui sont à bout. A bout de l’excès de travail administratif, du harcèlement des caisses d’assurance-maladie, du manque de temps médical, de la non reconnaissance de ce qu’ils font, voire de ce qu’ils sont. Ils demandent des moyens pour mieux travailler au quotidien. Et pour eux rien ne serait possible, alors que l’hôpital, s’il fronce un sourcil, obtient aussitôt des centaines de millions supplémentaires !
Quelle gloire nos gouvernants vont-ils tirer de cette loi qui va être votée ? Et quel bénéfice pour nos patients, puisqu’elle ne pourra pas être appliquée ?
Car au-delà du vote d’une « mesure de gauche », que va-t-il se passer ? Rien !
Le tiers payant, qui cristallise et pour des motifs très divers l’opposition de tous les acteurs libéraux de la santé, ne sera pas appliqué. Tout au moins pas plus qu’il ne l’est aujourd’hui. Parce que l’on ne contraint pas tout un corps social à mettre en œuvre des dispositifs complexes, inaboutis et susceptibles de mettre en danger l’équilibre économique de nos entreprises libérales.
Madame la ministre, vous ne voulez pas nous écouter ! Vous allez nous entendre « depuis le département du patron » , et d’ailleurs. Nous attendrons tranquillement l’absence de réaction de votre part à l’issue de notre mouvement. Nous en avons l’habitude. Sachez que cela ne nous impressionnera pas.

polsante.jpgLe patron de la CNAM fixe ses conditions

Jean-Christophe Calmes

En votant le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2016, les députés ont arrêté un objectif national de dépenses d’assurance-maladie de 1,75 %, en baisse par rapport à 2015 (2,02 %). Pour concrétiser cette baisse, il faudra réaliser 3,5 milliards d’euros d’économies. Le 19 octobre dernier, deux jours après la publication des résultats de nos élections professionnelles, Nicolas Revel, directeur de l’Assurance-maladie a fixé ses conditions en vue des négociations pour la prochaine convention médicale qui commenceront en février prochain.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces négociations ne vont pas s’engager dans un climat serein.

Probablement étonné de la montée de la contestation, exprimée au cours des élections URPS par le vote ou par une forte abstention (près de 60 %), Nicolas Revel a tenu à poser son cadre de négociation. Invitant les médecins à prendre en compte le « principe de réalité », le patron de la CNAM a expliqué que les revendications tarifaires devaient considérer l’ensemble des rémunérations versées par l’Assurance Maladie qui, ramenées au nombre des consultations, amènerait selon lui la valeur de cette consultation à 31,5 euros.
Pour parfaire sa démonstration, il a mis dans la balance la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP, qui correspond à des moyens et un travail supplémentaire), l’avenant 8, qui a mis en place le Contrat d’Accès aux Soins (censé diminuer les dépassements, mais qui, en valeur absolue, a eu l’effet inverse), et enfin la majoration de 5 euros pour les patients de plus de 80 ans.

MG France demande avant toute négociation que la valeur de la consultation des généralistes soit au même niveau que celle des spécialistes. C’est le principe d’une équité tarifaire bien comprise ! Pourquoi notre acte clinique devait-il avoir une valeur inférieure à celle de nos confrères ?
MG France rappelle aussi que les généralistes français occupent en Europe l’avant-dernière place en matière de revenus. La crise démographique et la désaffection pour notre métier ne sont pas sans raisons. Toutes les mesures incitatives qui ont été adoptées sont vouées à l’échec, tant que la CNAM et le gouvernement n’auront pas remédié à ce constat.
MG France demande aussi que des moyens structurants soient mis en place pour notre spécialité dans le cadre conventionnel. Reconnaissant l’importance de l’organisation des soins, que ce soit au travers d’un forfait structure pour les cabinets pourvus d’un secrétariat, ou par des moyens spécifiques favorisant la coordination des soins.
MG France demande que la formation des médecins généralistes retrouve les moyens qui étaient les siens avant la réforme cataclysmique de la FPC qui a conduit au Développement Professionnel Continu (DPC).

Le combat ne fait donc que commencer ! Restons mobilisés !

profession.jpgCARMF : 500 médecins sur la ligne de départ

Jean-Christophe Nogrette

Nouvellement élu délégué à la CARMF, j’ai assisté début octobre à la première assemblée générale de cette noble institution qui gère la retraite des médecins libéraux que nous sommes. Une expérience aussi enrichissante qu’étonnante.

 

Quelques jours auparavant, le nouveau conseil d’administration issu des urnes avait réélu à sa tête un homme qui ne se présentait même pas, le Dr Gérard Maudrux !
Un évènement qui a conduit le ministère de la Santé, sous l’égide de la direction de la Sécu (DSS), à invalider cette élection, pour des raisons réglementaires, deux jours avant l’AG, les règles du jeu interdisant à Mr Maudrux de postuler à un nouveau mandat.
Pas pratique, tout cela. Mais il fallait bien que l’AG ait lieu. Les salles étaient réservées dans un grand hôtel parisien et le repas de gala était déjà sur le feu.
Le directeur administratif de la CARMF, Henri Chaffiotte, polytechnicien étincelant d’intelligence comme il se doit, présenta cette situation complexe en préambule à la séance.
Le directeur très digne, bredouillera cependant et s’emmêlera quelque peu les pinceaux dans les règles électorales. Mais tout le monde ne peut pas être un orateur accompli et c’était pour lui une improvisation totale !
La doyenne de l’assemblée, Geneviève Colas, ouvrit ensuite la séance en montrant beaucoup de gêne et un peu trop d’impatience. Lui reprocher serait manquer d’élégance …
Une fois le président de séance élu dans le brouhaha et la confusion, je pensais avoir une présentation du rapport moral, comme dans toutes les associations. J’aurais même tenu pour normal que ce fût le président sortant et “sorti” par le gouvernement, qui le présentât. Pourquoi pas ? Mais non. Ô surprise ! A la place nous eûmes droit à un diaporama à la gloire du chef ! Saint-Maudrux, “Ora pro nobis, gementes et flentes” ! *
Maudrux bébé, les fesses en l’air sur son lange, déjà le sourire coquin. Maudrux adolescent prêt à dominer le monde, ceint d’une toge … en rideau de douche !
Maudrux docteur, Maudrux bricoleur, Maudrux danseur tahitien, Maudrux en ballade. Maudrux, Maudrux, Maudrux …
Imaginez un amphi de 500 médecins assistant à la projection de la vie et de l’œuvre du cher leader, poussant de petits gloussements d’aise à la gloire du cher héros.
Lequel, assis en bas à gauche de l’amphi, ne pût d’ailleurs s’empêcher de monter en scène pour préciser que le panégyrique était prématuré, attendu qu’il n’était que viré et pas davantage mort et que de son vivant cela faisait trop souffrir sa modestie.
Dire que le (trop) petit groupe d’élus MG France est resté sage à ce spectacle serait mentir. Je serai donc franc : nous le huâmes vertement ! Il nous a ensuite fallu ensuite encaisser “démocratiquement” une diatribe contre MG France qui serait, si j’ai bien compris, pire que peste, famine et choléra réunis, bien que très minoritaire à la CARMF.

Les rapports techniques sur la gestion de nos retraites furent ensuite présentés et le quitus donné aux rapporteurs. Techniquement, la CARMF semble bien menée.
Politiquement, c’est un peu coréen dans la pratique et pas toujours raisonnable dans les choix stratégiques. Mais basta ! Quel spectacle … Je suis ressorti épaté !
Dommage que nos sous et nos retraites soient en jeu.

* « priez pour nous, gémissants et pleurants. »

l53-metier.jpgUne nomenclature accessible trop peu utilisée (3)

Florence Lapica

Une nomenclature accessible aux spécialistes en médecine générale existe. Elle nécessitera dans un proche avenir des revalorisations et des actes spécifiques supplémentaires. Malgré ses imperfections, elle mérite d’être plus souvent utilisée. Nous poursuivons ici la revue des actes les plus souvent réalisés, mais trop peu cotés. Notre prochaine lettre poursuivra avec d'autres actes.
 

Des actes sortie d’hospitalisation
C(S) + MSH = 46€ ou V(S) + MD + MSH = 56€
Vous pouvez utiliser la majoration MSH pour les patients poly pathologiques, présentant une altération de l'autonomie nécessitant un suivi médical rapproché spécifique et la coordination avec au moins un intervenant paramédical, dans les suites d'un séjour hospitalier qui a présenté, soit la nécessité d'un recours à une intervention chirurgicale, soit pendant lequel a été diagnostiquée une pathologie chronique grave ou la décompensation d'une pathologie chronique grave préexistante. Cette majoration est applicable une seule fois, en consultation ou en visite, dans le mois qui suit la sortie d’hôpital.

Majoration de suite d'hospitalisation pour décompensation d'insuffisance cardiaque
Consultation après hospitalisation pour décompensation d'insuffisance cardiaque MIC
C(S) + MIC = 46€ ou V(S) + MD + MIC = 56€
Vous pouvez utiliser cette majoration MIC lors d’un acte en présence des aidants habituels, pour les patients insuffisants cardiaques poly pathologiques et poly médicamentés, ayant été hospitalisés en unité de court séjour, pour un épisode de décompensation de leur pathologie.
Cette majoration MIC est applicable une seule fois, en consultation ou en visite, dans les deux mois qui suivent la sortie d’hôpital.

pratique.jpgPour vos salariés : une complémentaire Santé

Gilles Urbejtel

La loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013 et le décret correspondant du 8 septembre 2014 ont rendu obligatoire la mise en place d’une complémentaire Santé par tous les employeurs de personnel des cabinets médicaux au profit de leurs salariés. MG France a négocié pour ses adhérents un contrat collectif à tarif préférentiel compétitif.
 

 

MG France vous propose un contrat spécifique, négocié auprès de Gras Savoye, qui prévoit :

  • Un régime a minima, limitant votre engagement
  • Une couverture obligatoire de base au minimum réglementaire, pour le salarié seulement
  • Des compléments facultatifs, à la main du salarié : un renforcement des garanties, la couverture du conjoint et des enfants, etc.
  • Un tarif optimisé, fiable et pérenne
  • Un tarif unique, non régionalisé, non fonction de l’âgedu salarié
  • Un engagement de stabilité tarifaire sur 2 ans, plus un engagement de non majoration tarifaire automatique
  • Un prix préférentiel pour les adhérents de votre syndicat (20,42€ / mois au lieu de 25€)
  • Une souscription très simple, en ligne
  • Tous les outils pour vous faciliter la vie, et notamment des modèles de documents (Décision Unilatérale, Lettre de résiliation…)

Pour en savoir plus : « Complémentaire santé : que dois-je faire ? »
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Sachez identifier les contre indications médicales à la pratique du sport :

Si la pratique régulière de l’exercice physique contribue à la prévention de nombreuse maladies chroniques et peut constituer un traitement à part entière de certaines affections chroniques invalidantes, elle peut ne pas être indiquée dans certains cas précis. Le site Entremed en dresse la liste.

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Vos patients vous consultent 6,4 fois par an :

Selon le dernier Panorama de la santé de l'OCDE , en moyenne, les Français consultent 6,4 fois par an leurs médecins, soit moins que la moyenne, loin derrière la Corée (14,6 fois par an) et le Japon (12,9 fois par an). On ne peux pas dire qu'il y a inflation des recours aux médecins en France. Raison de plus pour revaloriser des actes qui, en valeur, sont loin de la moyenne européenne !


 

 

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