N° 44 - 12 juin 2015
 

De l’indignation à la résistance

Jean-Christophe Calmes

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La résistance au déclin voulu, programmé, de la médecine générale, est en marche. Partout en France des médecins se lèvent et disent non ! Syndicat de médecins généralistes issus du terrain, MG France soutient ces médecins qui résistent.
 
L’indignation. C’est ce sentiment puissant, presque douloureux que les médecins généralistes de France manifestent depuis des mois. C’est cette colère sourde que MG France relaie sans relâche auprès de nos gouvernants. Ce sont ces réformes nécessaires, cette revalorisation, cette prise en compte de notre métier, toujours refusé.
 
La résistance. C’est la conséquence de cette indignation. C’est la fédération autour de médecins impliqués dans leur activité de la colère de leurs confrères. C’est l’organisation de la contestation localement, par des fermetures de cabinet et des manifestations. Mais c’est aussi la résistance passive par le refus de l’utilisation des téléservices ou de la carte vitale, ou encore la cotation du DE.
 
Le jeu politique, les ambitions plus ou moins claires de certains leaders, syndiqués ou non, peuvent troubler le message, le cri des médecins de terrain. C’est leur problème et les médecins ne sont pas dupes.
 
Ce que nous dénonçons depuis des mois, ce mépris affiché contre lequel nous nous sommes battus dans la rue avec, comme point d’orgue, la manifestation du 15 mars où 40 000 médecins ont défilé, mais aussi notre combat au quotidien, avec les rencontres d’élus, les interviews, le boycott des commissions de la Sécurité Sociale, est en train de dépasser largement le cadre syndical.
Et c’est heureux !
 
La résistance au déclin voulu, programmé de la médecine générale, est en marche. Partout en France des médecins se lèvent et disent non !!!
Non aux contraintes administratives
Non à la dévalorisation
Non au dépeçage de notre métier
 
Syndicat de médecins généralistes, nous sommes au côté de ces médecins qui résistent. Sans a priori, sans arrière pensée, mais fidèles à nos fondamentaux qui sont la revalorisation de la médecine générale et l’accès aux soins.
Ensemble, résistons !

L44_PolSant__.jpgRecours en Conseil d'Etat contre les MSP : l'exercice libéral de nouveau attaqué !

Jean-Christophe Nogrette

Un recours en Conseil d’État vient d’être déposé contre le règlement arbitral (RA) qui permet le financement de l'exercice libéral dans les Maisons et Pôles de Santé Pluriprofessionnels (MPS). On avait bien senti à l’occasion des négociations que beaucoup ne s’y intéressaient pas et que certains voulaient les torpiller.

Que sont ces MPS ? Des établissements fondés par et pour les professionnels des soins primaires de façon à structurer et améliorer leur exercice et la prise en charge de leurs patients.
Quel est l’enjeu ? Les pouvoirs publics, face à ce mode d’exercice novateur, ont apporté leur pierre à l’édifice en instituant des “Nouveaux Modes de Rémunération” expérimentaux. Il fallait un jour pérenniser ces NMR pour stabiliser le modèle économique des Maisons et Pôles de Santé. C’était l’objet des négociations, c’est l’objet du règlement arbitral.

MG France a soutenu cette démarche, car ces nouveaux modes d’exercice, novateurs, sont une des pistes possibles, parmi d’autres, pour l’avenir de la médecine générale libérale.
Et le financement public qui les soutient est tout simplement le modèle des forfaits “structure” qu’il faudrait généraliser à tous les cabinets libéraux de médecine générale, comme cela existe pour les centres de santé en France, et pour leur donner les moyens qui sont attribués à tous nos homologues des grands pays comparables !
Les MPS “historiques” ont d’ailleurs été créées par des adhérents de MG France…
Ces MPS se développent actuellement très fortement. Pour parler simplement, ça marche ! D’ailleurs, ce concept intéresse beaucoup nos plus jeunes confrères.

Or quand quelque chose “marche” pour la médecine générale, certains - qui se targuent de défendre tous les médecins - n’ont plus qu’une idée en tête : tout faire capoter !
On se souvient de la convention spécifique de la médecine générale, de l’option Médecin Référent… Oui, à chaque fois qu’un progrès décisif pour la médecine générale est obtenu, les mêmes qui, aujourd’hui, combattent le mode de financement des MPS, font tout pour l’annihiler. Mais ce n’est pas tout. Ce sont les mêmes qui s’accordent, à chaque fois qu’ils le peuvent, des avantages qui sont refusés aux seuls médecins généralistes libéraux.

Voyons clair : tous ceux qui prétendent vouloir le bien de “tous les médecins” oublient en général de finir la phrase : « de tous les médecins sauf les généralistes ! ».

Alors quand on est médecin généraliste, une conclusion s’impose : seul le syndicat des généralistes, MG France, nous défend. Seul l'unique syndicat des généralistes, MG France, prépare les évolutions de notre métier. Seul MG France lutte contre la discrimination dont est victime notre métier.
Si les revenus des généralistes sont 30% inférieurs à ceux des autres spécialistes, ce n’est pas par hasard. C’est parce que certains font tout pour que cela ne change pas ! Car les même syndicat qui a déposé ce recours, a aussi signé l'avenant n° 9 qui nous prive de la consultation à 25 euros, à l'égal de tous les confrères spécialistes.
Luttons contre ce grave manquement à la confraternité et votons MG France, résolument !

L44_Profession_Vaccin.jpgVaccins : le retour des imposteurs

Bernard Pledran

J’aime bien regarder les courses de Formule 1. Ce n’est pas pour cela que je suis opposé aux limitations de vitesse sur les routes, qui ont fait la preuve de leur utilité pour sauver de très nombreuses vies.
Dans le même ordre d’idée, les récentes prises de position du Pr. Henri Joyeux et sa pétition anti vaccins qui circule sur Internet me laissent perplexe. Les infectiologues y ont même vu « une suite d’inexactitudes, voire de contre-vérités scientifiques ».

Qu’il y ait par ailleurs dans les rangs des industries de santé des gens sans scrupule qui sont prêts à n’importe quoi, y compris à mettre en jeu la santé de nos contemporains, c’est certain ! Souvenons simplement de l’affaire du Médiator, pour ne citer qu’elle.

Que la pénurie de vaccins DTP soit un vrai scandale, c’est un fait. Nous savons aussi que nos gouvernants sont bien plus prompts à dénoncer le comportement supposé inadapté des médecins, en particulier généralistes, plutôt que de s’attaquer à ceux qui sont vraiment à l’origine des scandales. Surtout si c’est l’industrie pharmaceutique.

Mais profiter de cette situation pour attiser une nouvelle campagne anti-vaccin, c’est grave, pathétique et sans doute même malhonnête. Un gamin atteint par la diphtérie lutte contre la mort. Cela se passe en ce moment, en Espagne, où il n’était pas vacciné. Plus de 200 cas de rougeoles ont été déclarés, depuis le début de l’année en France, dont 155 en Alsace. La plupart n’étaient pas vaccinés. Combien de complications neurologiques surviendront ? Attendons !

Le Pr. Henri Joyeux continue à colporter la légende du vaccin contre l’hépatite B, accusé de déclencher la sclérose en plaque. Les statistiques le démentent : nous avons à la fin des années 1990 vacciné des millions d’adolescents, sans que l’on observe une explosion du nombre de cas de SEP. Est-il utile de rappeler l’affaire Wakefield du nom de ce chirurgien anglais qui a publié un article complètement bidonné établissant un lien entre vaccination par le vaccin ROR et l’autisme ? Avec à la clé une chute dramatique de la vaccination et le retour d’épidémies d’une autre époque.

Il paraît que les « anti vaccinations » ne sont pas très nombreux. Ils semblent très bien organisés et très efficaces. Et bien aidés par nos élites. Depuis que l’Etat a organisé sa calamiteuse campagne de vaccination contre la grippe H1N1, et depuis qu’il dilue le message en suggérant que n’importe quel professionnel de santé peut faire des vaccins, rien n’est fait pour motiver réellement ceux qui font le travail, c'est-à-dire les généralistes. Rien n’est non plus fait pour assurer une vraie traçabilité, que nous assumons depuis toujours dans nos dossiers médicaux.

Quand j’étais gamin, je me souviens de l’image de ces matrones se rendant à l’Elysée pour recevoir la médaille de la famille française remise à ces femmes qui avaient eu 15 ou 20 gamins. C’était il y a une éternité, il y a un peu plus de cinquante ans. La France avait besoin d’enfants. Il en mourrait beaucoup, en bas âge, d’infection, d’épidémie. L’hygiène, les antibiotiques et les vaccins ont bouleversé tout cela. Que veulent nos opposants aux vaccins ? Que l’on revienne à cette triste période ? Tout ceci est affligeant.

L44_Metiers_chaine2.jpgAccessibilité et "rupture de chaînes de déplacement" !

Gilles Perrin

Le casse tête du dossier sur l'accessibilité des personnes handicapées aux lieux publics voit la date butoir du 27 septembre approcher. Nous vous livrons ici une astuce légale pour diminuer au moins partiellement les contraintes qui s’abattent sur les cabinets médicaux, grâce à la notion de « rupture de chaine de déplacement »

Prenons par exemple le cas de deux grosses marches infranchissables en fauteuil roulant à l’entrée d’un immeuble dans lequel se situe votre cabinet et pour lequel la copropriété a refusé en assemblée générale la construction d’un plan incliné.

Dans ce cas, aucun patient ne peut entrer en fauteuil roulant. Ici s’appliquera donc le principe de "rupture de chaine de déplacement". Selon le décret n° 2014-1326 du 5 novembre 2014, cela «rend inutile la mise en œuvre, en aval de cette rupture, d'une prescription technique d'accessibilité pour le ou les types de handicap déterminés ». Il faut lire ici : pas de travaux pour handicap moteur, que ce soit dans le hall de l’immeuble, l’ascenseur ou dans votre cabinet à l’étage. Ce qui soulagera plus d’un médecin!

A noter que vous serez tout de même tenu de vous mettre aux normes pour les autres types de handicaps (sonore, visuel etc.). Mais, ce sera déjà cela de gagné, et légalement ! Quel dommage cependant d'en arriver à de tels artifices!

 

L44_Pratique_Mutuelle2.jpgUne mutuelle obligatoire pour les salariés

Isabelle Leclair

La loi impose qu’à compter du 1er janvier 2016, selon la convention ANI (ou Accord national interprofessionnel) que l'employeur participe à hauteur de 50 % à la mutuelle santé de son ou de ses salariés.
La loi a ouvert de nouveaux droits pour les salariés, en particulier en matière d'accès à la couverture complémentaire des frais de santé. Le financement d’une mutuelle santé sera partagé par moitié entre salariés et employeurs.

 

Les accords négociés devront entrer en vigueur au sein des entreprises concernées au plus tard le 1er janvier 2016.
Si la mutuelle de votre salarié coute 40 euros par mois, vous acquitterez 20 euros par mois.
Si le salarié désire des prestations plus élevées il le peut, à sa charge exclusive.
La seule exception, c'est dans le cas où l'employeur du conjoint a une mutuelle obligatoire pour le couple.
Fidèle à sa tradition de syndicat de services, MG France présentera dès le 13 juin une solution négociée spécifiquement. N’hésitez pas à vous renseigner en écrivant à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

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Certificat de décès : quelle rémunération ?

Gilles Perrin

En l’état actuel du droit, l’établissement des certificats de décès est un acte d’état civil réglementé par le code général des collectivités territoriales. Cet acte qui va autoriser le transport du corps pour la gestion funéraire doit être réalisé par un médecin, mais n’entre donc pas dans le champ de la convention médicale et à ce titre il n’est pas prévu de lettre clé…

Même s’il arrive, que par éthique personnelle, de nombreux médecins rédigent gracieusement le certificat de décès, comme un dernier adieu à leurs fidèles patients, cette absence de rémunération « légale » pose problème, car le médecin s’est déplacé (et souvent en urgence, alors que ce n’en est plus une !).
Cette situation peut même être source de conflit : si l’acte est mis au nom de la personne décédée, la Sécurité Sociale peut en refuser la prise en charge arguant du fait que le patient étant décédé, il ne relève plus de l’Assurance-Maladie (même problème si tentative de 1/3 payant). Et dans le cas où un membre de la famille, voire un voisin, est présent, il n’est pas évident de demander à ceux-ci des honoraires … vu les circonstances.
Pourtant il y a de nombreuses années, il y avait un médecin légiste dans chaque commune et c’était lui qui se chargeait de la rédaction des certificats de décès, il était rémunéré par la mairie pour cette fonction. A leur disparition, les maires ont renvoyé cette tâche aux médecins libéraux en cessant par la même occasion d’assumer le coût de cette mission de service public… au prétexte du devoir déontologique des médecins.

MG France va exiger une clarification de la situation, car aucune profession, qui en plus se déplace, ne doit travailler gratuitement dans un tel vide juridique. Car ce certificat engage pleinement la responsabilité du médecin et, selon le contexte, cet acte peut être assez long.

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Naissance de l'Agence nationale de santé publique

Les trois agences sanitaires l’Institut de veille sanitaire (InVS), l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) et de l’Établissement pour la préparation et la réponse aux urgences sanitaires (Éprus) – seront bientôt fondues en une seule, l’Agence nationale de santé publique (ANSP). Le site de l’INPES vous informe de ce que sera cette future agence sanitaire et vous donne accès à son rapport de préfiguration, présenté à la ministre de la Santé le 2 juin dernier.

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Les Français font confiance à leurs médecins

57 % des français sont mécontents de la politique de santé menée en France depuis 2012, selon un sondage réalisé par l’Ifop pour Espace Social Européen début mai 2015. 37 % estiment que la situation s’est détériorée au plan de l’accès aux soins (10 % estiment qu’elle s’est améliorée et 53 % qu’elle n’a pas changée). 64 % des Français considèrent que la priorité doit aller à la lutte contre les gaspillages, contre 43 % à la lutte contre les déserts médicaux. Seulement 25 % estiment que la priorité doit aller à la mise en place du tiers payant.

A noter que 77 % des Français font le plus confiance aux médecins pour améliorer à l'avenir leur état de santé. L'Etat et l'Assurance-Maladie ne recueillent que 42 % des suffrages et les mutuelles 41 %.


 

 

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