N° 41 - 30 avril 2015
 

L’incroyable coming-out de Brigitte Dormont.

Jean-Christophe Calmes

Vous ne connaissiez pas Brigitte Dormont? Moi non plus jusqu’au 25 avril 2015. Ce jour là, sur France Culture, cette distinguée économiste de la santé, professeure à la Fac de Paris Dauphine et membre du think tank Terra Nova (qui est le laboratoire d’idées du PS) lâche une véritable bombe à l’antenne.

La généralisation du tiers payant (…) est une mesure qui est extrêmement structurante (…). C’est d’une certaine manière la mort annoncée du système libéral qui est une bonne chose, car la médecine libérale est complètement incompatible avec un système d’assurance maladie comme le nôtre (…). L’assureur paye directement le médecin et ça, ça change tout, et ca rend les médecins effectivement dépendant du financeur (…). Si donc l’assurance maladie veut faire pression sur les médecins, elle a les moyens financiers pour faire pression sur les médecins »
(A réécouter sur France Culture)

Cette analyse a le mérite de la franchise, et venant d’un membre du Conseil d’analyse économique - chargé par ailleurs de conseiller le premier ministre, et anciennement membre de l’équipe de campagne de Martine Aubry -, elle nous interpelle.
Ainsi donc, tout l’objet du tiers payant généralisé est de mettre les médecins sous tutelle?
Ce n’est pas comme le dit et le redit Marisol Touraine pour améliorer l’accès aux soins, mais uniquement pour mettre les médecins sous la tutelle de l’assureur.
Cela éclaire d’un jour nouveau les réformes en cours. En tout cas pour ceux qui n’avaient pas encore bien compris où l’on voulait les amener.

Madame Dormont, votre analyse est fausse. Le tiers payant est certainement une mesure d’accès aux soins et de simplification, mais cette loi, en le rendant obligatoire, vient de le saborder.
Le tiers payant généralisé va permettre à l’État de se désengager progressivement de la protection sociale en répartissant les 13 milliards d’euros de déficit de la Sécu sur les mutuelles. Lesquelles le répercuteront sur les contrats des assurés, augmentant ainsi le reste à charge et donc les inégalités.
Notre système de santé solidaire est à la vente. Les assureurs ne s’y trompent pas qui, déjà, proposent de gérer le tiers payant. Pierre Laroque et Ambroise Croizat vont se retourner dans leurs tombes !
La disparition du système de soins libéral, c’est l’assurance de l’augmentation des coûts avec des médecins qui travailleront 35 heures comme tout le monde, et non plus 56 en moyenne comme c’est le cas aujourd’hui. Avec l’apparition immédiate d’une pénurie de soignants, et donc de soins que l’on nous proposera de compenser par un recrutement massif de médecins formés à l’étranger.

Ni Manuel Valls, ni Marisol Touraine n’ont réagi aux propos de Mme Dormont. Un silence qui en dit long. Un silence assourdissant !

Accès aux soins : le rôle clé des généralistes

Jean-Christophe Nogrette

On nous parle d’accès aux soins. Il est plus difficile quand on est pauvre, malade et loin des moyens lourds que met à disposition notre système de santé que quand on est riche et bien portant dans une zone richement dotée. Soit. Mais au fait qu’est-ce que l’accès aux soins ?

Est-ce le “tout, tout de suite” qui se répand dans toutes les sphères de la société ? Est-ce le “tout pour ma gueule” de l’individualisme rampant, côté patients comme côté docteurs…? Est-ce la recherche sérieuse de réponses à un vrai problème pour une part de la population bien plus large qu’on ne le croit ? Si on est sincèrement dans cette dernière optique, un aspect fondamental de l’accès aux soins est carrément négligé par les responsables politiques.
Il n’y a pas d’accès aux soins sans médecine générale. Et cette spécialité essentielle est en voie de disparition ! Pourquoi disparait-elle ?
Le métier devient de plus en plus complexe : il ne s’agit pas de traiter la bobologie et de trier les malades à envoyer aux autres spécialistes, rôles classiques – et mal analysés ! - du médecin généraliste, mais aujourd’hui de suivre des patients poly-pathologiques complexes, de gérer la coordination d’intervenants divers et de tenir à jour des agendas de surveillance. Il ne s’agit plus seulement “d’avoir l’oeil”, mais aussi de gérer la prévention et le dépistage pour nos patients.
Le médecin de famille n’a rien perdu de son sens, mais en même temps, le médecin traitant a pris tout son poids dans notre pratique. Tout son poids car on ne nous a donné aucun moyen pour accomplir sereinement ces nouvelles tâches.

Le système de soins est malade tout entier de la défaillance progressive de sa base. Des généralistes débordés de contraintes nouvelles, sans moyens pour les assumer, cela explique l’afflux irrationnel aux urgences. Des spécialistes d’organes nombreux mais débordés, car les malades ne sont pas orientés. Des coûts qui augmentent sans que l’efficacité soit là. Un cercle vicieux s’est engagé. Les responsables politiques ont choisi d’y rester.

Probablement pensent-ils que donner des moyens d’exercice aux généralistes, c’est faire des cadeaux à des privilégiés. Funeste erreur. Les techniques modernes permettent de d’évaluer le service médical rendu en fonction de l’argent investi au service de de la population.
Ministres et gouvernements quelles que soient leurs couleurs n’arriveront pas à résoudre les problèmes du système de santé du pays sans revaloriser la médecine générale à la hauteur de ses missions, Elle en a beaucoup et ils devront y mettre le prix !
L’accès aux soins, le vrai, en dépend.

Fallait pas y aller ! Ou le grand bal des démagogues !

Bernard Pledran

Les discours musclés sur des menaces de déconventionnement fleurissent depuis quelques temps, en particulier dans les rangs des médecins les plus opposés à la loi dite de modernisation de la santé, en navette entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Ce déconventionnement est le rêve de ceux qui ne supportent plus les contraintes imposées par l’Assurance-maladie et qui doutent de la capacité de leurs représentants à négocier des revalorisations avec cette dernière. Faut-il pour autant baisser les bras et céder aux sirènes du défaitisme permanent ?

"Déconventionnement !" "Déconventionnement massif des médecins !" Signe du désarroi et du mécontentement de nombre d’entre nous, ce slogan fait florès. Quand on y regarde de plus près, on constate souvent que ces messages sont issus de médecins secteur 2 qui prennent déjà des tarifs très au delà de ceux pris en charge. Ou, de manière plus surprenante, qu’ils émanent d’un médecin qui travaille lui même dans un centre de soins de suite et de rééducation, donc quasiment exclusivement en tiers payant et essentiellement grâce à des fonds versés directement par l’assurance-maladie. Bon, mais nous n’en sommes plus à une incohérence près. Mais il serait réducteur que ces prises de positions soient tournées en dérision seulement en raison des particularités de leur auteur. Nous ressentons tous un fort malaise. Nous ne savons plus comment l’exprimer pour être entendus.

Les élections professionnelles approchent. Les propositions les plus démagogiques vont aussi faire florès ! Comment avancer ? Comment rester responsables ?
Je me dis quelquefois qu'« il ne fallait pas y aller ». Il ne fallait pas en 1971 signer la première convention qui a créé ce lien, cette chaine de plus en plus lourde, entre les libéraux et l’assureur qu’est devenue l’assurance-maladie.
Mais maintenant que c’est fait, comment faisons-nous ? Nous renonçons à la prise en charge de 2/3 de nos cotisations retraite ? Nous acceptons de perdre au moins la moitié de nos patients ? Comment pourront-ils nous consulter dès lors que le remboursement de nos actes serait inférieur à 1 euros ?
Je le sais, nous le savons tous, il est certain que plus de 95 % des médecins n’accepteront pas l’aventure du déconventionnement. Cela ne doit pas empêcher l’action, la lutte pour se battre contre un Etat, contre une Assurance-maladie "gestionnaire des risques", tous aussi irresponsables l’un que l’autre, qui n’ont de la santé qu’une vision générale ou comptable, loin de toute humanité et de la compréhension des besoins de nos concitoyens.

Le 27 septembre 2015, il sera trop tard !

Isabelle Leclair

L'accessibilité aux cabinets médicaux censée rendre équitable l'accès aux soins quel que soit le handicap, va mettre tout le monde d'accord. Le 27 septembre tous les patients risquent d’être égaux face à l'absence de leur médecin. Car faute de mise aux normes et face à certains travaux impossibles à réaliser, de nombreux confrères pourraient être amenés à fermer leur cabinet prématurément.

MG France est là pour vous soutenir et vous accompagner.

Sur le site de MG France vous trouverez les informations correspondant à votre situation :
1 - vous êtes aux normes
2 - vous êtes propriétaire et habitez dans ce lieu
3 - vous êtes dans un local indépendant
4 - vous êtes propriétaire dans une copropriété
5 - vous êtes locataire

En 2015, les médecins généralistes pourront-ils continuer à exercer leur métier ?

 

La majoration MSH...est sous-cotée !

Gilles Perrin

En fin d’année, les caisses ont fait leurs comptes, les généralistes n’ont coté la majoration MSH que 50 202 fois. Soit moins d’une fois par généraliste dans l’année ! Lors des négociations avec les médecins, les caisses avaient budgété cette majoration bien plus haut et nous ont avoué en commission nomenclature qu’elles étaient gagnantes sur ce coup là.
Pourquoi cette sous-cotation ?
Tout d’abord par une méconnaissance de cette nouvelle cotation pour certains, et vous pouvez en savoir plus sur la MSH (Majoration de Suivi post Hospitalisation).
Mais aussi parce que certaines caisses ont curieusement bloqué cette cotation, en interdisant, comble de mauvaise foi, qu'elle soit pratiquée en tiers-payant. MG France est intervenu à plusieurs reprises pour en finir avec « ce bug informatique » et les choses devraient rentrer dans l’ordre progressivement !
Alors, n'hésitez pas à coter cette majoration applicable par le médecin traitant dans le mois qui suit une hospitalisation pour des cas définis.

Maternité ou maladie : nos droits sont insuffisants !

Florence Lapica

L'amélioration de la protection sociale des médecins libéraux reste le combat permanent des représentants de MG France à la CARMF. MG France a ainsi permis d’obtenir une amélioration très nette de la protection maternité des femmes médecins. Quels sont réellement vos droits en cas de congés maternités ? La protection sociale des médecins libéraux en cas de maladie est notoirement insuffisante. Les généralistes ont droit à une protection sociale décente. Analyse.

Vous êtes une femme médecin installée en secteur 1, remplaçante, ou collaboratrice.
Vous avez une activité de médecin libéral de quelque importance qu’elle soit, vous déclarez - ou non, pour faible activité - votre activité libérale auprès de votre URSSAF. Vous êtes de toute façon affiliée, à titre personnel, au régime d’Assurance-maladie des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés. Vérifiez que vos droits soient bien ouverts. Seuls les médecins remplaçants non thèsés dépendent du régime de Sécurité sociale étudiant.

Pour réclamer vos indemnités maternité, vous devez être à jour de vos cotisations sociales au moment de la déclaration de grossesse et avoir des droits ouverts. Vous devez déclarer la grossesse à la caisse d’Assurance-maladie dans les trois premiers mois de grossesse.
Les indemnités sont de deux ordres :
- une allocation forfaitaire de repos maternel. Elle n'est pas soumise à une condition de cessation d'activité. La somme forfaitaire est de 3 170 euros. L'allocation est versée d’office, pour moitié à la fin du 7ème mois de grossesse et pour moitié après l'accouchement ;
- des indemnités journalières forfaitaires, sous réserve de cesser votre activité professionnelle au minimum 56 jours consécutifs. Pour cela, il vous faut faire une déclaration sur l'honneur attestant de la cessation de toute activité auprès de votre CPAM, accompagnée d'un certificat médical émanant d'un autre praticien attestant de la durée.

Le montant de l’indemnité journalière versée est de 52,10 euros par jour, quels que soient vos revenus de 2014. Le congé maternité comprend un congé prénatal d’au moins 2 semaines et un congé postnatal. Sa durée varie selon le nombre d'enfants attendus et le nombre d'enfants déjà à charge, pour un total d’au moins 56 jours et d’un maximum de 112 jours.
- A ces indemnités s'ajoute, depuis le 20 aout 2014, une prestation payées en cas de congés pathologiques, à hauteur de 42,77 euros/ jour à partir du 4e jour d'arrêt.

MG France demande la mise en place de l'ASM (Avantage Supplémentaire Maternité), qui permettrait d’assumer les frais du cabinet pendant la grossesse (loyer du cabinet, paiements des salaries de vos employés, etc.). MG France demande un supplément égal à un demi-plafond de Sécurité sociale par mois d'arrêt, soit 1543 euros/mois

La protection sociale des médecins exerçant en libéral est notoirement insuffisante. La CARMF n'ouvre pas droit à des indemnités journalières en cas d'arrêt de travail pour maladie avant 90 jours et ne comprend aucune protection « Accidents du Travail ». L'assurance-maladie non plus. Cette anomalie détourne les jeunes du mode d'exercice en libéral.

Pourquoi tant d'inégalités entre les différentes professions ? Pourquoi devons nous financer nous même notre arrêt maladie ? Certains médecins sont d'accord pour une capitalisation individuelle pour financer un éventuel arrêt pour maladie. MG France n'est pas partisan de cette solution. La loi doit évoluer et aligner notre protection sociale sur celle des salariés.

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Médicament : nom de marque ou DCI ?

Vous connaissez le nom commercial de la molécule que vous voulez prescrire. Vous cherchez sa dénomination commune internationale. Ou vous voulez réaliser l’opération inverse. Ce site va vous aider à trouver la réponse à votre question.

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ROSP : 5935 euros par généraliste en 2014

En 2014, les 89 111 médecins concernés par la ROSP, dont des médecins généralistes, des cardiologues et des gastroentérologues, ont touché en moyenne pour l’année 4 215 euros par médecin libéral. Les généralistes ont perçu en moyenne 5 935 euros en 2014 (5 480 euros en 2013).


 

 

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