N° 77 - 28 mars 2017
 

C'est bien connu !

C’est bien connu, les médecins généralistes n’utilisent leur voiture que pour aller acheter des Lego pour leurs enfants, des sacs Hermès, éventuellement pour aller faire les soldes. Rarement pour assurer le maintien à domicile des patients les plus âgés, les plus fragiles, les plus malades. Rarement !

En outre, c’est aussi bien connu, ils ne se servent jamais de leur caducée, ils le confient à leur conjoint pour qu’il fasse n’importe quoi avec. Nous connaissons tous quelques fameuses « histoires de chasse » de ce médecin qui avait laissé sa voiture plusieurs jours sur un arrêt minute, ou de cet autre sortant d’une boutique de la place Vendôme, où elle avait sûrement donné des soins urgents à un célèbre joailler !

C’est pour cela que je comprends parfaitement les maires qui ont instauré une nouvelle forme de taxe professionnelle, la carté pré-payée de stationnement.
Ils ont la Loi pour eux, les bougres. Il existe bien une circulaire datant du 26 janvier 1995 (et publiée dans le Bulletin officiel du ministère de l’intérieur n° 95/1 pages 728-729) qui précise les « facilités de stationnement accordées aux véhicules des médecins »

« Les véhicules des médecins arborant le caducée, ou ceux des sages-femmes arborant leur insigne professionnel, pourront bénéficier de mesures de tolérance en matière de stationnement irrégulier dès lors que leurs propriétaires sont appelés à exercer leurs activités professionnelles au domicile de leurs patients, ou à proximité de leur domicile en cas d’astreinte et essentiellement pour satisfaire à leurs obligations, en cas d’urgence. »

Mais il ne s’agit pas d’un droit, c’est une tolérance. Or, chacun sait que la tolérance, il y a(vait) des maisons pour cela.

Les maires taxent donc de bon droit les docteurs, ces nantis, qui voudraient juste ne pas être trop embêtés quand ils se déplacent, quand ils vont voir leurs patients âgés, fragiles, malades. Ils voudraient juste de ne pas être embêtés par une mesure supplémentaire, vexatoire et injuste quand ils font juste leur boulot, dans des conditions de plus en plus difficiles.

Alors, mesdames et messieurs les Maires de France, choisissez ! Montrez-vous intelligents ou continuez votre petit jeu stupide. Mais, dans ce cas, interdisez-vous aussi de venir, dans les médias, vous lamenter sur l’irrésistible progression des déserts médicaux. Cette mesure ne porte sûrement pas la plus grande responsabilité dans cette progression. Mais une taxe supplémentaire de 1250 € voire plus, fait partie des mille et unes choses qui alimentent le ras-le-bol des médecins et découragent les vocations.

 

Bernard Pledran

On est tous d'accord !

Jean-Christophe Calmes

Nos responsables politiques sont assez fabuleux.
Comme il y a 5 ans, nous avons organisé un colloque pour entendre les propositions « santé » des principaux candidats. Et nous n’avons pas été déçus.

Sur le caractère essentiel de notre travail, la place fondamentale des soins primaires, leur caractère irremplaçable, tout le monde est d’accord. Même si personne n’a été jusqu’à évoquer notre rôle charnière dans le système (vous savez ce qu’est une charnière, cette espèce de petit gond !)

Oui, il est nécessaire d’investir massivement dans les soins primaires, oui il faut revaloriser l’acte intellectuel, foncièrement sous-évalué par rapport aux actes techniques, oui il faut diversifier notre rémunération par le développement de forfaits, améliorer la coordination entre professionnels, favoriser le développement de pôles et de maisons de santé. Consensus également sur la nécessaire amélioration de la couverture maladie des médecins qui devrait être alignée sur celle du régime général.

Tout va donc très bien. Les 5 milliards nécessaires semblent à tous une évidence. Bien sûr !

Dès que l’on aborde le côté opérationnel des choses, le « politique » reprend le dessus. Pour régler le problème de l’attractivité et de la démographie, « Les Républicains », plutôt que forcer sur les forfaits, préfèreraient plusieurs niveaux de cotations selon leur complexité. « En Marche » parie sur le développement de la télémédecine. Tous souhaitent moduler les aides en fonction des besoins des territoires. Le représentant de Benoit Hamon est très favorable au développement des maisons et des centres de santé. La « France insoumise » est beaucoup plus radicale avec la création d’un corps de médecins salariés, l’interdiction de tout dépassement d’honoraires, la disparition du paiement à l’acte, et la limitation du conventionnement.

La modulation du numerus clausus apparaît comme une solution miracle pour régler les problèmes. Avons-nous le droit d’être perplexes sur cette proposition ?

Divergences importantes également sur le rôle respectif des régimes obligatoires et complémentaires. Certains voudraient une participation plus importante de ces dernières. D’autres voudraient les encadrer. Les représentants des candidats sont surpris, sinon séduits, par la proposition de MG France d’une suppression totale du ticket modérateur pour les soins primaires par le médecin traitant. Il y aurait là possibilité d’une économie immédiate de plusieurs milliards !

Au final, beau succès de ce colloque. Participation de qualité. Échanges de bon niveau. Nous verrons ce que fera le vainqueur. Mais nous restons lucides, il faudra aller arracher les prochaines avancées.

Le syndicat & vous "Solo"

Jean-Christophe Nogrette

Beaucoup de confrères que je rencontre se méfient des syndicats.
Méfiance généralisée à l’égard de tout ce qui est politique.
Soupçons de sombres trafics et de louches intérêts.
Rancoeur devant les difficultés de la profession qui persistent.

Encore un plaidoyer pro-domo de syndicaliste, pas passionnant ?
Envisageons donc les choses autrement : sans syndicat.

 


Sans syndicats, vous allez “solo” négocier une convention à la CPAM.
Mis en cause par la CPAM, vous assurez "solo" votre défense.
Gouvernement, ARS, ont une idée “géniale” par jour, vous négociez  “solo”.
Les contraintes réglementaires se multiplient, vous trouvez l'info “solo”.
Vos conditions de travail se dégradent … Vous descendez “solo” dans la rue.
Le travail en équipe se généralise doucement, vous organisez “solo”.
La formation est plus que jamais nécessaire, vous vous formez “solo”.
Le métier est de plus en plus stressant, vous restez "solo" face au burn-out.

Alors, évidemment, “Syndicat CACA”, c’est facile.
Et MG France ”Bolcheviks”, c’est une rumeur soigneusement entretenue.
Certains disent même “MG Farce”. Au moins c’est drôle.

Mais MG France, c’est plutôt :

  • Une bande de copines et de copains
  • Un bouillonnement d’idées
  • Des intellos, des fonceurs, des deux sexes et des “quatre coins de l’hexagone”
  • De la réflexion sur notre métier
  • Une stratégie pour le valoriser et le défendre
  • Un service dédié à la défense des confrères

Trente ans au service d’une idée :
La médecine générale est une spécialité au même titre que toutes les autres !
Et c’est une idée qui avance sur tous les fronts, ça commence à se voir.

Bien entendu, tous les syndicats ne se valent pas, n’est-ce pas ?
Alors au lieu de râler contre les syndicats, adhèrez à MG France !
Le syndicalisme marchera mieux si c’est vous qui le faites marcher, non ?

 

 



Consultation versus démarche

Jean Godard

La médecine générale est une médecine du temps : instant et durée. Il n’y a pas de consultation isolée en médecine générale mais des démarches, c’est-à-dire des processus en santé comme en soins proposés au patient par le médecin traitant.

Une démarche est la construction d'une action médicale dans le temps qui intègre des éléments éducationnels, informatifs, bio-médicaux à proprement parler et des interventions dans le champ social. Ces éléments sont délivrés petit à petit et s'adaptent à la personne selon son âge, son niveau de compréhension ou de réceptivité, évalué à un moment donné.
La démarche est vraiment centrée sur le patient. C’est du «sur-mesure ».
La démarche est dynamique. La démarche est opportuniste. Elle est très humanisée car si elle est scientifiquement fondée, elle est installée dans un dialogue personnalisé dans lequel l'état global de la relation médecin-patient est pris en compte et fondamentale. Le patient est en état d'entendre et le médecin a envie à ce moment précis d'évoquer telle ou telle problématique car elle est opportune. C'est la conjonction d'un état de réceptivité du patient à un moment donné et de l'envie du médecin traitant au même moment qui feront la réussite de la démarche. Cette conjonction n’est pas fortuite ou capricieuse mais construite par la relation médico-psycho-sociologique, entre soignant et soigné.

C’est pour cela qu’il ne peut exister de consultation, à proprement dit, dédiée en médecine générale. L’essai de la consultation de synthèse chez la personne âgée de 65 ans et plus est un échec pour cette raison. Ce n’est pas dans la « logique métier » du médecin généraliste que de convoquer un patient pour une raison précise (sauf « consultation d’annonce » liée à un résultat, mais qui en fréquence n’est pas une occurrence importante).
Ce n’est pas non plus dans la culture du citoyen patient de venir pour une consultation programmée de longue date sur un objectif de synthèse. Le patient a souvent un comportement « impulsif » dans sa demande de rendez-vous. Elle a souvent lieu le jour même, quand ce n’est pas sans appel préalable. C’est à la fois une servitude difficile à gérer et la conséquence du positionnement en premier recours. Cela permet aussi au médecin généraliste de dévoiler des symptômes peu bruyants ou des demandes difficiles à formuler par le patient mais qui affleurent par moment à la possibilité de l’expression verbalisée.
Le médecin généraliste est le traducteur auprès du patient des messages médiatiques collectifs issus des instances de santé et de soins ou de la presse. Il intègre ainsi dans le Dépistage Individuel Organisé par lui les éléments pertinents des dépistages systématiques.

Le médecin généraliste est le lien entre le collectif et l’individuel.

Dépistage du cancer du col de l'utérus

Sandrine Delamare

Chaque année en France, le cancer du col de l’utérus touche environ 3 000 femmes avec un nombre de décès dus à ce cancer estimé à 1 100 par an.

Ce dépistage par frottis cervico-utérin tous les 3 ans concerne environ 17 millions de femmes entre 25 et 65 ans en France. Or, environ 40 % de ces femmes ne se font pas dépister.

Une récente enquête a permis de caractériser cette population. Les variables associées à une faible participation au dépistage sont l’âge (plus on est âgée, moins on se fait dépister), le fait de vivre dans une zone identifiée comme défavorisée ou dans une région de faible densité médicale, d’être en ALD ou d’être bénéficiaire de la CMUc.

Nos cabinets de médecine générale sont les lieux de passage de ces patientes souvent pour d’autres raisons que gynécologiques.
Que nous effectuions ou non les frottis de nos patientes, nous avons notre légitimité dans la question concernant la date de leur dernier examen gynécologique.

Car au fond, ce qui importe est que les femmes âgées de 25 à 65 ans soient sensibilisées à l’intérêt de ce dépistage qu’il soit effectué dans notre cabinet, chez une consoeur ou un confrère généraliste ou délégué à un gynécologue ou une sage-femme du secteur.

Parce que nous connaissons leur vie, leur santé et leur environnement, notre discours au plus proche d’elles a toutes les chances de trouver un écho. Comme pour tous les dépistages de masse organisés, c’est en passant par les médecins généralistes qu’ils sont les plus efficaces !

À l’heure actuelle, les pouvoirs publics envisagent un programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. La campagne de vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus humains (HPV) fait partie de ce plan cancer 2014-2019. La promotion du frottis par une invitation-relance des femmes non participantes en fait partie également.

MG France demande que les médecins généralistes soient associés à cette démarche d’amélioration de l’organisation du dépistage des cancers du col de l’utérus. Les médecins généralistes sont au plus proches des populations concernées par une faible participation au dépistage et ce sont donc bien les médecins généralistes qui peuvent oeuvrer activement auprès de ces femmes.

Osons la nomenclature !

Jean-Christophe Nogrette

Je vois demain un bébé que je suis depuis la sortie de maternité. Il aura 9 mois et 5 jours. Que vais-je faire et comment coter ?


L’interrogatoire des parents sera complet, l’examen clinique également, on fera à nouveau un dépistage des troubles sensoriels.
Il y aura aussi la rédaction du certificat obligatoire des 9 mois.

Je vais coter : CS + MNO + FPE soit 33€

 Cette consultation est prise en charge à 100 % par l’assurance maladie :
Je la cote en tiers payant intégral et les 33€ me seront virés par la CPAM, la complémentaire n’intervient pas !

Quand je ferai sa visite obligatoire de 2 ans, les nouveaux tarifs s’appliqueront : ce sera COE = 46€ ! Toujours pris en charge à 100 % et donc tiers payant très simple.

(COE = 39€ du 1er mai 2017 au 1er novembre 2017, puis 46€ ensuite)

 

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