N° 75 - 27 janvier 2017
 

Exonérer la médecine générale du ticket modérateur, une idée qui fait son chemin.

 

Pour une fois la santé et son financement se trouvent au cœur du débat politique, depuis quelques semaines.
Nous généralistes, nous en félicitons : nous savons bien que nous avons le meilleur rapport coût/efficacité.

Les places respectives du régime obligatoire et des complémentaires font débat.
Depuis de nombreux mois MG France propose que tous les actes du médecin traitant soient exonérés du ticket modérateur pour tous les patients. Autrement dit que la médecine générale "soit à 100 %" pour tous.

C'est une idée innovante, et des économistes de santé de renom commencent à la reprendre.
Cinq bonnes raisons à cela :

1/ le ticket modérateur est fait pour modérer. Mais l'OMS dit que retarder des soins primaires, c'est souvent obliger à des soins plus tardifs et plus coûteux.

2/ le ticket modérateur ne modère ni le patient qui règle en chèque ou en CB et qui aura la totalité des remboursements des parts RO et RC sur son compte, ni celui qui bénéficie de la CMUc.
Il ne modère que le patient qui vous règle en espèces et qui souvent n'a pas de mutuelle. Bref, nos patients précaires.

3/ le tiers payant, avec un seul payeur, devient beaucoup plus facile.

4/ les généralistes en journée ou en PDS pourraient ainsi alléger les services d’urgence des patients qui ne s’y rendent que pour des raisons financières. Avec bien sûr des économies à la clef.

5/ un seul payeur, c'est une seule opération de remboursement, donc des économies de gestion.

La médecine générale occupe une place centrale dans un système de soins bien organisé.
Alors mesdames et messieurs les candidat(e)s, on se lance ?

Roger Bolliet

Hold-Up sur la formation continue

Jean-Christophe Nogrette

La médecine générale est la spécialité de l’exercice diversifié, universel … ou presque !
Quelle spécialité a besoin d’entretenir autant de compétences pour assumer son rôle au sein du parcours de soins ?


Ce besoin s’assortit donc d’un besoin de formation continue nettement plus important que celui des autres spécialités. Les recommandations européennes préconisent un minimum annuel de 40 heures de formation.

L’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC), le banquier de la formation continue “standard”, gère méthodiquement l’enveloppe pour que le plus grand nombre possible de professionnels différents s’inscrivent à une formation la plus courte possible ... puisque le budget annuel se rétrécit en se moquant des besoins réels des professionnels :  YAPADSOUS ! nous dit-on.

Un vrai hold-up !

Et si tous les MG s’inscrivaient massivement à des séminaires, de préférence MG Form (offre riche et diversifiée sur tout le territoire, formation des MG par et pour les MG ! ) de façon à faire “sauter la banque” dès fin janvier ?
Histoire de bien montrer qu’il est absurde de mélanger notre FMC, si spécifique, avec celle de tous les autres soignants, dans une enveloppe budgétaire étriquée ?

MG, révoltez-vous !
Nous avons besoin d’une Formation de qualité, indépendante, indemnisée. Dix jours par an est le vrai standard. La réduction à trois jours indemnisés qu’on nous impose est une insulte à notre profession.

Mais comme toujours, si la “base” ne bronche pas, l’ANDPC peut tout se permettre.

Que chacun fasse sa part ! Inscrivez-vous aux formations sérieuses et indemnisées pour forcer les pouvoirs publics à prendre la vraie mesure du besoin de formation que ressentent tous les MG !

ROSP, rémunération sur objectifs de santé publique

Florence Lapica

ATTENTION, pour bénéficier de la totalité de la ROSP, à laquelle vous avez le droit, vous devez renseigner vos indicateurs déclaratifs avant le 31 janvier, sur votre Espace Pro.

En pratique, pas de changement cette année. Dans tous les cas, vous devez saisir, sur Espace Pro, les 5 indicateurs déclaratifs de pratique.
Les indicateurs relatifs à l’organisation du cabinet et à votre logiciel métier sont à renseigner, si vous ne les avez pas saisis les années précédentes. Dans le cas contraire, ces indicateurs sont pré-remplis.

Modalités de refus d’adhésion à la rémunération sur objectifs de santé publique

La rémunération sur objectifs de santé publique concerne l’ensemble des médecins adhérant à la convention.Toutefois, les médecins qui ne souhaitent pas bénéficier de cette rémunération complémentaire ont la possibilité de notifier leur choix par écrit à la caisse primaire dont ils relèvent, par tout moyen (courrier, courriel, etc.) comprenant un accusé de réception. Ce refus doit être notifié par les médecins avant le 22 janvier 2017. En cas de refus exprimé, le médecin renonce à la totalité de la rémunération sur objectifs de santé publique pour toute la durée de la convention.

Les nouvelles modalités pratiques liées à la nouvelle convention entreront en vigueur en2018 (sur l’activité 2017). Dans la nouvelle convention, la ROSP correspondra à la rémunération liée à la pratique médicale, à la prescription et à la prévention. Elle excluera en revanche la partie organisationnelle du cabinet,qui devient un des éléments du forfait structure.

Suivez notre guide [vidéo]
 

Maternité des femmes médecins

Sandrine Delamare

Grâce à la persévérance de MG France, les femmes médecins généralistes devraient bénéficier, sous réserve d’un accord entre Gouvernement, assurance maladie et syndicats médicaux conventionnels, d’un Avantage Supplémentaire Maternité (ASM) pour leur permettre de couvrir les frais de fonctionnement de leur cabinet.
Ce serait une avancée importante pour les jeunes femmes médecins, quand on sait que la question de la maternité ést un frein à leur installation !

Et comment ne pas être émues, nous qui avons vécu ce temps où le congé maternité des praticiennes libérales n’apportait pas une reconnaissance financière suffisante pour vivre sereinement nos maternités. Si je garde en moi les joies de mes grossesses et de la naissance de mes enfants, je me souviens aussi qu’elles furent malheureusement teintées de difficultés financières même si, au mieux un remplaçant a assuré la continuité du suivi de ma patientèle et m’a reversé une petite part des honoraires.

Je me souviens avoir pensé avec tristesse que mon statut de femme enceinte n’était pas reconnu par la société, puisqu’on ne m’offrait pas la possibilité d’une rémunération convenable et couvrant mes charges durant ce temps d’arrêt d’activité.

Je me souviens avoir repris mon activité de médecin généraliste précocement afin de pouvoir faire face aux échéances Je n’ai retrouvé un certain équilibre financier que bien des mois après ma reprise. Ce temps devrait être bientôt révolu grâce à MG France, et le statut de la femme médecin enceinte dorénavant reconnu. Les avancées obtenues concernant la couverture maternité favoriseront l’installation des femmes médecins et leur permettront enfin des maternités plus sereines.

Le petit ravaudeur du tissu social

Jean-Christophe Nogrette

De visites en consultations, au fil des jours, la médecine générale ne se limite pas à soigner. Suivre les problèmes de santé dans la durée, ne pas louper le “bon moment” pour intervenir, simplement parce que les malades ne sont pas des inconnus, mais des voisins, des amis …

Tout un tissu social que le médecin connait par cœur.

Dont il connait les faiblesses, les points de rupture. Qu’il ravaude à l’aiguille de sa présence quotidienne et discrète. Qu’il reprise et rapièce de sa patience constante.

Des femmes et des hommes fondus dans la société et qui en prennent le pouls jour après jour. Qui étudient “le peuple, océan, onde sans cesse émue, où l’on ne jette rien sans que tout ne remue”* … Et qui en prennent soin. Ce qui est bien plus que simplement soigner.

La presse se fait l’écho des déserts médicaux qui partout progressent. La France reste pourtant honorablement classée en densité médicale avec trois médecins pour mille habitants (moyenne OCDE : 3,5). Mais le fait nouveau est que les généralistes, seule spécialité en baisse constante depuis dix ans, deviennent rares. Tout doucement. Les médecins généralistes disparaissent sans faire autant de bruit qu’une fermeture de service de greffe cardiaque au CHU voisin …

Pourtant, sur 100 000 habitants, 97 000 ont recours dans l’année à un généraliste. Moins de un, sur ces 100 000, aura une greffe cardiaque**…

Tout le problème est là. L’état de santé d’une population dépend bien entendu de la possibilité de greffer des cœurs à ceux qui en ont besoin. Mais il dépend surtout de la possibilité de ne pas laisser les gens devenir trop “cardiaques” au point de nécessiter une greffe.

Traiter correctement les diabétiques, les hypertendus, aider les fumeurs à se sevrer, voilà ce qui limite l’indication de la greffe cardiaque. Voila qui impacte le plus à la baisse les dépenses de santé : ce qui est dépensé pour soigner un diabétique hypertendu et fumeur coûte infiniment moins cher qu’une greffe cardiaque.

Investir sur la médecine générale, c’est garantir à la population de trouver en proximité des soins de qualité pour réduire au strict nécessaire l’usage de l’étage hospitalier du système de soins. C’est donc faire de grandes économies sur le secteur le plus onéreux du système.

Investir sur la médecine générale, c’est faire comme ma grand-mère. C’est ravauder ! C’est donner à chacun ce qu’il lui faut sans gaspiller, sans superflu.

La comparaison ne vous dit rien ? Vous êtes incurable … Ou ministre de la Santé.

* Victor Hugo. Hernani, Act IV., Sc. II
** Statistique

Nouvelles cotations de la consultation et de la visite au 1er mai 2017

Jean-Christophe Calmes

Le 25 janvier, la CNAM a annoncé en Commission Paritaire Nationale, les conditions de cotation des actes au 1er mai 2017.

Les médecins spécialistes en médecine générale exerçant en secteur 1 ou en secteur 2 OPTAM utiliseront à cette date

G ou GS pour les consultations (25€) et VG ou VGS pour les visites (25€ + MD 10€ = 35€)

Les médecins spécialistes en médecine générale exerçant en secteur 2 continueront à coter  C ou CS (23€) et V ou VS  (23€ + MD 10€ = 33€)

 

 

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Mieux diagnostiquer l'hémochromatose

L’Hémochromatose est une maladie à laquelle on ne pense pas toujours.

Vous trouverez sur le site de la Fédération Française des associations de malades de l’Hémochromatose, une fiche pratique pour mieux diagnostiquer cette maladie.

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EBM (Evidence Based Medicine) France

L’accroissement rapide des données scientifiques met le généraliste face à un nouveau défi : accéder en consultation à des données scientifiques actualisées et pertinentes. Le projet EBM, initialement belge et finlandais, va entrer en phase de test en France. Pour participer à ces tests, vous pouvez vous inscrire sur ce lien.

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