N° 56 - 21 décembre 2015
 

Le bonheur d’être généraliste et l’avenir

Jean-Christophe Calmes

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Pendant la trêve des confiseurs, soyons résolument optimistes !

Oublions la démographie des généralistes, la désaffection des jeunes pour ce métier, les inquiétudes des plus anciens, leurs rémunérations insuffisantes, les contraintes administratives passées et à venir, le harcèlement des caisses, la montée en puissance des HAD, PAERPA, PRADO et autres SOPHIA, et concentrons-nous sur l’essentiel.

Médecin généraliste et fier de l’être ! Tout est dit . 89 % des médecins viennent de le confirmer dans la dernière enquête de l’Ordre des Médecins ! Nous voyons tout le monde, soignons tout le monde, quels que soient la pathologie, les conditions sociales, la gravité, l’âge, etc. Quelle spécialité est-elle autant au cœur de l’humain que la nôtre ?

En cette fin d’année, je voulais nous rappeler que nous faisons un merveilleux métier.

L’INCA (Institut National du Cancer) qui existe depuis 2004 vient de découvrir l’importance des généralistes. Une de nos consœurs entre prochainement au conseil d’administration de cette institution, qui reconnaît de facto notre importance dans la prise en charge de cette pathologie.

Sur le registre de la formation initiale, la sous-section "médecine générale" a été créée au sein du conseil des universités. Notre spécialité est reconnue comme telle par l’Université depuis le mois d’avril. Même si le nombre d’enseignants est dix fois inférieur à celui des autres spécialités, il s’agit d’une reconnaissance indéniable.

La place essentielle de notre spécialité dans le paysage sanitaire et social s’impose de plus en plus :

  • aux élus locaux, confrontés aux déserts médicaux.
  • aux administrations qui s’aperçoivent que sans nous, rien n’est possible.
  • aux responsables politiques, qui, malgré tous leurs efforts, ne réussissent pas à moderniser le système de soins sans les généralistes.

En 2016, plus que jamais, soyons fiers d’être généralistes ! De nombreuses échéances nous attendent.

Bonnes et heureuses fêtes de fin d'année à toutes et à tous.

polsante.jpgDépassements, avec sortie de route

Teddy Bourdet

La ministre de la Santé veut rendre le tiers payant généralisé et obligatoire en contraignant les médecins et en leur transférant la complexité du dispositif. Au motif que c’est une mesure de gauche. Pourtant, au début du quinquennat, Mme Touraine avait promis une autre mesure sociale : la réduction des dépassements d’honoraires au moyen du contrat d’accès aux soins. Les récentes publications sur le sujet montrent que son analyse politique n’était pas visionnaire.

La revue Que Choisir épingle les résultats du Contrat d’Accès aux Soins (CAS) dans un article récent. Depuis l’avenant n°8 à la convention médicale qui a créé le CAS, les spécialistes qui exerçaient aux tarifs conventionnels du secteur 1 sont autorisés par le CAS à pratiquer des dépassements d’honoraires. C’est ainsi que le montant de ces dépassements s’accroît. Même si leur proportion baisse. Ce qui est bien expliqué dans l’article du journal des consommateurs.

Ainsi, en voulant faciliter l’accès aux soins, le gouvernement augmente les dépassements d’honoraires. Il autorise les assurances complémentaires et autres mutuelles à proposer des contrats "sur-complémentaires" pour garantir les dépenses. Où est l’amélioration de l’accès aux soins ?
Notre ministre pensait-elle améliorer l’accès aux soins en s’adressant aux médecins secteur 2 ? Sans valoriser les actes des médecins du secteur 1, auquel appartiennent 95 % de médecins généralistes. Et sans remettre en cause les franchises médicales qui accroissent le reste à charge des patients. Les généralistes de MG France ont signé cet avenant parce que la ministre a dans le même temps remis en place un forfait médecin traitant, dont les avaient privés la CSMF et la CNAM, de 5 euros (seulement !), assorti d’une majoration pour les personnes âgées et les consultations de sortie d’hôpital. Ils attendent désormais l’application d’une simple mesure d’équité : le droit à la MPC qui porte la valeur de la consultation à 25 euros, à l’instar de ce que pratiquent tous les autres spécialistes.
Les généralistes en ont assez de recevoir des leçons de Mme Touraine ! Soyons simples : une prise en charge à 100 % par l’assurance-maladie des consultations chez le médecin traitant aurait été beaucoup plus simple. Elle permettrait un investissement sur l’étage des soins primaires, le plus à même de réduire les inégalités sociales de santé ! Réduisez les aides publiques aux régimes complémentaires, investissez sur les soins primaires, à travers des forfaits et des actes revalorisés. N’obligez pas le tiers payant, mais rendez-le simple en seul flux. Il sera accepté par bon nombre de confrères volontaires. Ainsi, l’accès aux soins de ce pays s’améliorera, grâce à des mesures structurantes et réellement innovantes.

 

profession.jpgSanté : quand les gratte-papiers imposent leurs brouillons

Isabelle Leclair

Nos futurs confrères viennent de connaitre les premières ECN informatisés avec des serveurs sous-dimensionnés qui leur ont occasionné bien des soucis. Nous vivons avec un "Espace Pro" pas si pro et trop souvent non disponible. De plus, le tiers payant est en train de devenir la future chronique d’une galère annoncée.

Nous sommes devenus les "manuels" des temps modernes, les anciens cols bleus. Nous sommes victimes des décisions d’énarques narcissiques menés par leur avidité de pouvoir et qui ne cachent même plus leur désintérêt total pour leur prochain .
Une idée pseudo géniale surgit et voilà votée et signée sur un coin de table une loi portant le nom de l’élu. La réalité du terrain, les dégâts collatéraux ne concernent pas les têtes pensantes. Les « vrais gens », les êtres humains comme on les appelle communément, se débrouilleront comme ils l’ont toujours fait. D’ici que l’on remonte au cerveau de l’intouchable d’où a jailli l’idée fumeuse, de nombreux appels, courriers, pétitions sans suite se seront évanouis dans « l’énarque-dimension », laissant les « manuels » précités chercher des solutions à un problème qui n’aurait jamais dû voir le jour.

L’ère des rapports, du verbiage, du power point et de la réunionnite aiguë bat son plein. Il est peut être temps que les scientifiques reprennent la main : la balance bénéfice risque, le in vivo avant le in vitro, l’empirisme qui ne voit le jour qu’après avoir fait ses preuves.
Où sommes-nous ? Pourquoi les gratte papiers nous imposent-ils leurs brouillons, alors qu’au quotidien nous raisonnons en arbres décisionnels ? Nous faisons plusieurs fois, au cours d’une même consultation, référence à un consensus professionnel, à des recommandations scientifiques à des études, des méta-analyses….
Réveillons-nous. Demandons des garanties. Soyons aussi exigeants pour nous que nous sommes rigoureux quand nous soignons notre prochain.

metier.jpgAcide valproïque : le médecin généraliste privé du droit de prescription !

Isabelle Leclair

La société des énarques et autres politiciens décide des parcours de soins, stigmatise un groupe professionnel et en encense d'autres. Sans partager d'informations épidémiologiques, sans partager le niveau de preuves qui légitiment ses décisions. Ainsi, au motif que des femmes sont devenues enceintes alors qu'elles prenaient des médicaments de la famille des valproates, une restriction autoritaire de la prescription de ces médicaments est imposée.

Les valproates sont indiqués pour l'épilepsie et les troubles bipolaires et déjà prescrits la plupart du temps par des neurologues et des psychiatres. Ne serait-ce pas plus efficace de s'intéresser à la contraception de ces femmes, comme d'autres d'ailleurs prenant d'autres médicaments tératogènes, voire à leur parcours de soins plus ou moins bien coordonné?

La nouvelle règlementation est bien mal rédigée. Les pharmaciens pourront délivrer les produits suite à une ordonnance annuelle faite par un pédiatre pour un trouble bi-polaire avec le consentement éclairé de la patiente, un psychiatre est devenu expert pour le traitement d'un épileptique.
Ce qui est sûr c'est que tous les médecins généralistes sont déclarés incompétents, irrespectueux des règles de prescription et surtout des risques encourus par leurs patientes ! Ils peuvent juste apposer leur signature lors du renouvellement de l'ordonnance en cours d'année, peut-être s'assurer que la patiente continue bien sa contraception et n'a pas de projet de grossesse.
Quelle place donner au suivi conjoint entre médecin traitant et correspondant ? Quelle est l’utilité d’une réévaluation annuelle ? Peut-on garantir à toutes ces femmes un accès à ce parcours dans tous les territoires ? Quel sera le coût de transport en ambulance pour des patientes parfois ayant une co-morbidité voire un handicap associé ? Quelle place est faite à la responsabilité des femmes informées, voire ne pouvant pas avoir d'enfant ? Ce sont autant de questions qui attendent leur réponse.
Les neurologues ne sont que 2500 sur le territoire pour 6 millions de patients atteints d’épilepsie. Ils ne peuvent seuls supporter leur prise en charge exclusive.
L’accord de soins à signer concerne de la même manière la petite fille de 12 ans, l’incapable majeure, la femme de 40 ans ligaturée et la femme en désir de grossesse.
Cette nouvelle règlementation ne respecte pas les autres lois françaises, comme la loi de 2004 établissant le parcours de soins d'un patient. Elle incite les pharmaciens, sage femmes, PMI et planning familial à adresser les femmes sous valproate aux neurologues, psychiatres ou pédiatres au plus tôt.
Qu’en est-il du parcours de soins ? Le médecin traitant devra-t-il faire rétrospectivement un bon de consultation pour avis demandé par un professionnel de la PMI ?
Rappelons avec insistance que l'enjeu devrait être de ne prescrire ce produit qu'en dernière intention et avec les précautions légitimes et non d’en limiter la prescription par les généralistes.
L'urgence est à la vigilance pour les primo prescriptions et à une grande attention à leur contraception et les femmes en projet de grossesse, à associer à d'autres risques autour de la grossesse dans une véritable démarche pré-conceptionnelle qui relève du médecin traitant.

La vigilance de prescription est l’affaire de tous, patients comme soignants.
Restreindre les prescripteurs et empiler des consentements éclairés ne favorisent pas l’accès aux soins mais renforce les inégalités de prise en charge.

pratique.jpgMutuelle obligatoire pour vos salariés : mode d'emploi

Jean-Christophe Nogrette

Vous êtes médecin employeur ? Voici une nouvelle complication administrative ! Vous êtes dans l’obligation de proposer une assurance maladie complémentaire à vos salariés le 1er janvier 2016.

Mais MG France a prévu de vous aider à être en règle avec la loi.

La loi impose désormais aux employeurs de mettre en place pour leurs salariés un contrat de complémentaire santé, dont ils sont tenus de prendre en charge la cotisation à hauteur de 50 % minimum.
Cette obligation vous concerne dès que vous avez un employé, même à temps très partiel.

Vous devez souscrire un contrat auprès de l’assureur complémentaire santé de votre choix, pour des garanties minimales définies par la loi - rien ne vous empêche d’être plus généreux – que les assureurs connaissent en détail.

Dès que vous aurez souscrit ce contrat, vous devrez faire par écrit la “Déclaration Unilatérale de l’Employeur” ou DUE. Ce document en double exemplaire doit être remis à l’employé contre émargement. Vous devrez le conserver, car l’URSSAF peut le contrôler.

Il existe des cas de dispense :

  • Le salarié est déjà présent dans votre effectif le 1er janvier 2016 et ne souhaite pas renoncer à sa complémentaire : il en a le droit, mais, chaque année, vous devrez lui faire votre proposition (DUE) par écrit. Il devra la refuser par écrit, en vous fournissant un justificatif de son contrat personnel.
  • Par contre, pour un salarié embauché après cette disposition légale, il n’y a pas de dispense pour convenance : il est obligé de prendre votre offre, sauf autre cas de dispense.
  • Le salarié est déjà couvert par un contrat collectif obligatoire (contrat de son conjoint ou d’un autre employeur) : il vous justifie simplement par écrit chaque année de son inscription à ce contrat et refuse le vôtre, par écrit, qu’il faudra conserver.
  • Le salarié a un contrat de couverture en cours à l’embauche : il refuse par écrit votre contrat, jusqu’à l’échéance de ce contrat, mais il est ensuite obligé de prendre le vôtre.
  • En cas d’employeurs multiples, c’est le salarié qui choisit le contrat d’un de ses employeurs. Il doit choisir et le signifier chaque année par écrit à tous les autres employeurs. Les employeurs ne peuvent interférer dans ce choix.

Techniquement, votre assureur prélève la cotisation complète de votre employé(e) sur votre compte. Vous récupérez la part salariale en l’inscrivant au bulletin de paie sous la forme d’une ligne de retenue. Le paiement par TESE (Titre Emploi Service des Entreprises), si vous souhaitez y recourir, sera utilisable courant 2016.

Tout cela est un peu “prise de tête”. C’est une charge supplémentaire (déductible).
Mais si vous êtes adhérent MG France, vous avez de la chance ! Nous nous occupons de tout et vous n’aurez à payer qu’environ 10 euros par mois. Pour plus de renseignements, consultez le site de MG France.

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Gériatrie on line est une plate forme d'information et de formation en libre accès. Destinée aux aidants de 585 000 personnes qui vivent à domicile et qui sont atteintes de la maladie d'Alzheimer ou syndromes apparentés, le site propose une galerie de 61 vidéos accompagnées de livrets d’information.chiffre_mois_large.png
97 % des médecins estiment subit trop de contraintes réglementaires, économiques et administratives. 74 % se disent inquiets pour l’avenir de leur profession et 86 % sont pessimistes quant à l’avenir du système de santé. Seul point rassurant de la "grande consultation de l’Ordre des Médecins", dont les résultats viennent d’être rendus publics, 88 % des médecins se disent "heureux" d’exercer leur profession. L’Ordre prend date pour la prochaine "grande conférence sur la santé" du gouvernement.


 

 

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