N° 54 - 20 novembre 2015
 

Après Paris, la sidération

Bernard Pledran

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Je voulais écrire un édito sympa et pittoresque. Par exemple l’histoire de ce soi-disant syndicat qui n’a ni adhérents locaux ou régionaux, ni action quelconque la plupart du temps, mais qui, tous les 5 ans, pour les élections, présente des listes avec des candidats bien souvent "bidon". Une structure qui n’existe qu’à travers les procès qu’elle fait à tout va et pour les motifs les plus divers aux autres syndicats, à l’Etat, au monde entier.
Je voulais. Et puis…
Nombreux étaient ceux qui savaient que ça allait arriver ! Mais même si l’on sait. Même si les services s’étaient entrainés pour faire face, l’effroi, face à l’inconcevable, reste intact.
Les victimes sont bien souvent incapables de décrire l’horreur de ce qui leur est arrivé. Je ne vais donc pas essayer d’expliquer ni de comprendre.
Mais les commentaires sur les auteurs de ces abominations vont une nouvelle fois dépeindre les mêmes choses, les mêmes parcours. Ces parcours qui passent par "les quartiers", comme on dit pudiquement, ces quartiers que les médecins généralistes connaissent bien, où toute vie sociale a disparu, où la misère et le chômage font le terreau des pires abominations. Où l’éducation en général, l’enseignement de l’histoire en particulier, bases fondamentales du ciment social, sont laissés à l’abandon, laissant la place à tous les fondamentalismes. Ces quartiers dans lesquels les plus faibles sont des proies faciles pour l’endoctrinement. Dans lesquels aussi quelques politiques, beaux penseurs, veulent envoyer nos jeunes confrères en terre de mission, sans moyen, sans encadrement, et sans l’environnement minimal nécessaire comme le fait l’Education Nationale avec ses jeunes profs. Parce qu’il faudrait s’attaquer aux "déserts médicaux". Mais surtout sans se poser les vraies questions qui ont amené à la création de ces déserts.
Je ne me prends pas pour Martin Luther King. Mais je fais quand même un rêve. Pas celui d’une grande fraternité humaine retrouvée. Je ne suis pas naïf à ce point-là. Je fais le rêve que face à l’épreuve qui nous est infligée, ce soit l’intelligence qui prenne le dessus sur les calculs mesquins, sur les amalgames indignes. Que ce dont nous allons nous souvenir, demain, ce soit le courage retrouvé de notre classe politique pour faire face ensemble. Mais là, je sais, ce n’est plus du rêve, c’est pratiquement du délire.

polsante.jpgSanté dans le monde : la France ne privilégie pas les soins primaires

Jean-Jacques Cristofari

Comme chaque année, l'OCDE nous livre son Panorama de la santé dans le monde, avec des données comparables les plus récentes sur les principaux indicateurs de la santé et des systèmes de santé de ses 34 pays membres. Un panorama riche d'enseignements. En particulier sur la médecine ambulatoire et les soins primaires
 

"Les dépenses de santé par habitant dans les pays de l’OCDE ont légèrement augmenté en 2013, dans la continuité des dernières années", note l'Organisation internationale. Les États-Unis ont continué de dépenser pour la santé nettement plus que tous les autres pays de l’OCDE, avec des dépenses s’élevant à 8175 euros par résident dans le pays, pour une moyenne de 3239 euros sur la zone. Sur l’Europe, on observe une réduction spectaculaire des dépenses de santé dans certains pays à partir de 2010. En France, les dépenses de santé par habitant se situent à 3869 euros, en faible hausse, de 0,9 % entre 2009 et 2013.
En termes de répartition des dépenses, les soins hospitaliers et ambulatoires représentent les deux tiers de la dépense courante de santé en 2013 sur l’ensemble de l’OCDE. 20 % sont consacrés aux biens médicaux (principalement les médicaments), 12 % se rapportent aux soins de longue durée et 6 % aux services collectifs (prévention, administration, santé publique).
Le secteur des hôpitaux joue un rôle important en Pologne, en France et en Autriche, avec des dépenses en soins hospitaliers de plus d’un tiers des coûts totaux (35 % en France). Les dépenses en produits pharmaceutiques ont diminué de plus de 3 % par an sur les années récentes, alors qu’elles augmentaient au rythme de 5 % par an dans la période qui a précédé la crise.
Quant au taux de croissance des dépenses en soins ambulatoires, il a été divisé par plus de deux globalement (1,7 % en 2013 contre 3.9 % en 2009), tout en restant positif dans trois quarts des pays de l'OCDE. "Certains gouvernements ont décidé de protéger les dépenses destinées aux soins primaires et aux services de première ligne tout en cherchant des possibilités de réduction dans d'autres parties du système de santé." Ce qui, au demeurant, n'est pas le cas de la France où le secteur des soins ambulatoires demeure, avec 25 % des dépenses, largement en dessous de la moyenne de la zone OCDE (33 %), de l'Allemagne (30 %) ou du Canada (34 %).
La loi de santé a prévu de faire prendre à la France un "virage ambulatoire". Il est temps que ce dernier soit réellement engagé en faveur des soins primaires.

profession.jpgL’OGDPC : un Organisme Gestionnaire Des Plus Compliqués! 

Teddy Bourdet

L’année 2015 s’achève et les règles de notre formation médicale continue sont toujours aussi changeantes. Vous avez entendu plusieurs fois cette année que les inscriptions étaient closes, puis à nouveau ouvertes, que les crédits étaient épuisés, puis à nouveau octroyés. Les organismes de formation se démènent pour vous proposer une offre de choix larges, entre DPC et FAF. Où en sommes-nous aujourd’hui?

Soyons clairs : le pilotage – mais existe-t-il vraiment ? – de la formation par l’Organisme Gestionnaire du Développement Professionnel Continu (OGGDPC) ne nous facilite pas la tâche. A ce jour, vous pouvez vous inscrire à des programmes de DPC. Attention, ces inscriptions se font sur vos crédits 2016 et sont réservées à trois cas de figure:

  • les formations ayant débuté en 2015 et se qui terminent l'an prochain, au plus tôt le 01/01/2016
  • ou celles qui débutent en 2016, mais qui se terminent impérativement avant le 31 mars.
  • sauf exception pour les formations de formateur ou de maitrise de stage ou Paerpa.

Depuis 4 ans, l’OGDPC nous mène en bateau. Il agrée des programmes à valeur pédagogique discutable et modifie le nombre de jours de formation indemnisés en ne tenant pas compte des besoins de formation des généralistes. Le tout en faisant fi de la convention médicale qui régit nos tarifs et les quelques avantages octroyés en contrepartie du respect de ces tarifs, dont la formation continue fait partie.
Pour 2016, l’Association de formation continue MG Form est - et restera - au service des médecins et des professionnels du premier recours. Le calendrier des programmes de formation du Fonds d’Assurance Formation (gratuites mais non rémunérées, financées par nos cotisations) et du DPC est en voie de finalisation. Il sera comme toujours le plus proche possible des besoins de tous. Il présentera des programmes de qualité, validés par un conseil scientifique et organisés par des équipes formées à l’animation de groupe. Les règles de fonctionnement vous seront communiquées à la fin de ce 4e semestre !

D’ici là, dans les réunions avec l’OGDPC, le groupe MG France continuera de réclamer une formation continue adaptée pour les généralistes, qui doivent se former à des champs variés d’exercice. MG France œuvrera, lors de la prochaine négociation avec l’Assurance-maladie, en février 2016, pour un volet conventionnel généraliste qui intégrera la formation continue. Ce afin que nous puissions garder une possibilité de négociation sur notre formation. Sans être tributaire du seul OGDPC.

metier.jpgTiers payant : droit de réponse au CISS

Isabelle Leclair

Un collectif d’associations de patient – le CISS - pour défendre le droit des patients en matière de santé, c’est important dans une démocratie.

Si cette association informe justement, c’est encore mieux. Soigner les patients est notre vocation et nous partageons les mêmes ambitions.

Les communiqués du CISS et les propos tenus sur son site sont parfois blessants et très éloignés de ma pratique quotidienne. Aussi ses responsables doivent savoir que leur structure stigmatise notre profession en oubliant que ceux qui ont choisi ce métier ont l’obsession de soigner, c'est-à-dire prendre soin des autres.
Lorsque nous soignons, nous nous appuyons sur des raisonnements scientifiques issus de nombreuses années d’études. Nous savons que nous ne pouvons faire d’un cas une généralité.
J’aimerai que ce collectif d’associations apprenne aussi à penser ainsi.
"Une grève contre les droits des gens ! écrit le CISS sur son site Internet, en poursuivant sous la plume de son directeur de la communication, Marc Paris :
Le tiers payant est l’objet de nombreuses attaques. Au prétexte qu’il signerait la fin de l’indépendance médicale. Mais, c’est une insulte aux autres professions de santé qui exercent avec un tiers payant : l’essentiel de la radiologie en France, par exemple. Ces radiologues interprètent avec la même indépendance un cliché !
Etre contre le tiers payant, c’est donc être contre l’accès aux soins. Belle performance !"

Monsieur Paris, non, nous ne sommes pas contre le tiers payant. Nous le pratiquons tous déjà. Moins que les radiologues en effet, qui ont des secrétaires pour le gérer.
C’est ne pas connaître les relations que nous entretenons avec nos patients que de dire qu’ils n’ont pas à révéler leurs difficultés financières.
Nous sommes les premiers dans la confidence lorsqu’ils ne vont pas bien. Je ne pratique ni l’aumône, ni la charité. Je pratique la médecine et suis là pour les patients dont je suis responsable et qui ont mis leur confiance entre mes mains. Lorsque les ressources d’un patient sont insuffisantes, il bénéficie de la CMU et cette situation s’affiche automatiquement.
Il reste pour certaines consultations une part de 6,90 euros à avancer pour 7 à 15 jours. Il faut 10 ans pour former un médecin. Le temps de la consultation est précieux. Plusieurs problématiques se présentent souvent et nous avons besoin de beaucoup de concentration.
N’est-il pas plus important d’utiliser notre temps et nos compétences pour soigner les patients plutôt que de nous demander de nous disperser dans des tâches administratives complexes qui n’ont rien à faire dans une consultation médicale ?
"17 % de nos concitoyens déclarent avoir été amenés à renoncer à des soins en raison de l’avance de frais", dit encore le CISS. C’est beaucoup trop. Il serait intéressant de savoir de quels types de soins il s’agit : paramédical, médical, spécialité, secteur d’exercice …

Nous sommes contre l’obligation du tiers payant qui, dans les conditions actuelles, exige du médecin qu’il se débrouille seul avec 48 000 combinaisons (80 régimes obligatoires et 600 complémentaires) pour récupérer 6,90 €, alors qu’il est avant tout occupé à prendre en charge un patient en burn-out, une sinusite, un accident de travail, d’annoncer une maladie grave, d’hospitaliser un patient ou encore d’équilibrer un traitement diabétique. Nous voulons faire notre métier qui n’est pas celui des assureurs maladie. 

pratique.jpgUne nomenclature accessible trop peu utilisée (4)

Florence Lapica

Une nomenclature accessible aux spécialistes en médecine générale existe. Elle nécessitera dans un proche avenir des revalorisations et des actes spécifiques supplémentaires. Malgré ses imperfections, elle mérite d’être plus souvent utilisée. Nous poursuivons ici la revue des actes les plus souvent réalisés, mais trop peu cotés. Notre prochaine lettre poursuivra avec d'autres actes.

C2 consultant
Avis de Consultant : C x 2 = 46.00 euros
Vous pouvez coter C2 en cas de demande d'avis explicite d’un autre médecin traitant à vous-même. Il doit s’agir d’un avis ponctuel de consultant répondant à une demande accompagnée d’un courrier.
Vous ne devez pas avoir reçu le patient dans les quatre mois précédant la consultation et ne devez pas le revoir dans les quatre mois suivants, sauf exception.

Consultation de synthèse annuelle ALD ou CA
CA = 26.00 €
Vous pouvez utiliser le CA une fois par an pour tous les patients en ALD. Cette consultation consiste à faire le point des pathologies suivies en ALD et à rédiger un compte rendu de synthèse (modèle sur le site MG France).

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Le monde des patients

Vos patients sont sur les réseaux sociaux. Ils disposent même avec Patientsworld d’une plateforme sur laquelle ils sont quelque 6 millions à se connecter régulièrement. Ce site aborde 1340 thématiques de santé et inclut 1656 groupes de patients. 650 000 professionnels de santé y sont référencés. Ce réseau social permet à tous de trouver des groupes de discussion qui abordent des thématiques santé.

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Soins des généralistes : remboursements modérés à + 1,7 %

Selon l'Assurance-Maladie, sur les dix premiers mois de 2015, les dépenses de soins de ville ont progressé, hors produits de santé, de + 2,5 % (*) et les remboursements de soins médicaux et dentaires de + 2,8 %. Sur la même période, la progression des remboursements de soins de généralistes est de + 1,5 %. En rythme annuel, leur croissance est de + 1,7 %. Avec des prescriptions des médecins libéraux en médicaments en net recul, ces résultats militent pour une révision des honoraires des généralistes, en particulier pour le passage du C à 25 euros, mesure d'équité demandée de longue date par MG France.

* Il s'agit des remboursements de soins des patients du régime général (86 % du total)

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