Stratégie nationale de santé : les médecins généralistes veulent du concret

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Stratégie nationale de santé : les médecins généralistes veulent du concret
 
Le premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, a annoncé lors de la présentation de son « Plan stratégique pour la santé » le 8 février dernier une politique ambitieuse pour les 5 ans à venir. Si la politique annoncée vise prioritairement à réduire les inégalités d’accès aux soins de nos concitoyens, qualifiées de « plus en plus criantes », il a décidé pour y remédier d’engager une réforme structurelle de notre système de santé qui préconise notamment un retour à l’équilibre des comptes de l’Assurance Maladie.

Dans le cadre de ces divers objectifs, le premier ministre a mis en place un dispositif de pilotage qui reposera sur un comité des sages dont la mission sera d’éclairer la feuille de route de ce Plan stratégique.

Si la « médecine de parcours » a été inscrite au coeur de la stratégie nationale, elle ne figure pas pour autant dans les orientations choisies par l’assurance maladie. Le récent rapport de la Cour des Comptes note à cet égard à quel point les conventions médicales de janvier 2005 et de juillet 2011 ont détourné le système de santé d’une organisation efficiente de son fonctionnement. Il faut désormais, a souligné le premier ministre, « créer une médecine de parcours qui repose sur une coopération des professionnels et l’implication des patients ».

MG France rappelle que la première étape du parcours de soins doit reposer sur les soins primaires dont le médecin généraliste est un acteur essentiel au sein d’une équipe de professionnels du premier recours. MG France souligne l’urgence qu’il y a à donner des perspectives claires à tous les jeunes professionnels non encore installés, compte-tenu de la gravité de la situation démographique de la médecine générale.

MG France estime également, dans ce contexte nouveau ouvert par le Plan stratégique de santé, que le parcours de soins doit également inclure l’hôpital qui concentre une partie trop importante des ressources pour des soins qui doivent être pris en charge en ville ou à domicile à travers le maintien à domicile.

MG France interrogera donc la ministre de la santé Marisol Touraine ce jour sur les points suivants :
- Les soins primaires coordonnés par le médecin généraliste traitant au sein d’une équipe de soins de premier recours sont fondés sur un consensus politique : il s’agit pour le HCAAM comme pour la Cour des Comptes d’un choix cohérent. Aussi MG France demandera à la ministre quels sont les outils qu’elle a choisis pour mettre en œuvre cette politique ?
- Les médecins généralistes ont été découragés et mal traités par la convention de 2005 qui a détourné la réforme du médecin traitant. Elle a accru la charge de travail des médecins, prôné la maitrise des dépenses, mis en place des commissions de pénalités pendant que l’argent des caisses d’assurance maladie était dirigé préférentiellement vers les autres spécialités. MG France demandera à la ministre quelles leçons elle tire de ce constat ?
- La France a besoin de médecins généralistes. Mme Touraine vient de prendre une mesure symbolique forte en faveur de la gynécologie médicale. Quelles mesures fortes compte-t-elle également prendre en faveur de la médecine générale ?

A cet égard, MG France rappellera à la ministre de la santé que, depuis mai 2012, les médecins généralistes attendent des mesures fortes, dont à ce jour aucune n’est effective :
o Désignation d'un médecin traitant pour les enfants de moins de 16 ans
o Couverture maternité améliorée, incitant les jeunes femmes à s’installer plus rapidement (ASM ou avantage supplémentaire maternité)
o Parcours de santé en tarifs remboursable, avec tiers payant
o Nomination d’enseignants pour développer la filière universitaire de médecine générale
o Lancement du DPC garantissant l’accès des généralistes à des programmes indemnisés d’au moins 4 jours, auxquels devront s’ajouter le DPC pluri professionnel et la formation à la maitrise de stage.

La plupart de ces mesures peuvent être mises en œuvre soit à coût constant, soit en étant autofinancées, et génèreront qui plus est d’importantes économies pour le système de santé. Elles constitueraient un signal politique fort, conforme aux récentes annonces du premier ministre

La feuille de route a été tracée mais à ce jour les généralistes n’y voient pas la mise en oeuvre d’une réelle stratégie de soins primaires, socle de la médecine de parcours.

MG France attend de la ministre de la santé des précisions sur l’ensemble de ces points.

Contacts :

  • Dr Claude LEICHER - Tél : 06 25 20 01 88
  • Dr François WILTHIEN - Tél : 06 13 60 54 31
  • Dr Jacques BATTISTONI  - Tél : 06 62 61 09 99
Référence du communiqué de presse : N° 250 (à rappeler en cas de demande d'info complémentaire)