Médecine de parcours : mettre en œuvre les préconisations de la Cour des Comptes

Imprimer
HorsCategorie
 
Médecine de parcours et médecin traitant : il faut mettre en œuvre les préconisations de la Cour des Comptes
 
MG FRANCE salue ce rapport précis, documenté, réaliste et utile de la Cour des Comptes, qui confirme point par point les critiques que MG FRANCE formule depuis 2005 auprès de la direction de l’UNCAM et des ministres qui ont précédé Marisol TOURAINE : la convention de 2005 a détourné la réforme d’aout 2004 qui devait mettre en place un parcours de soins coordonné par un médecin traitant que la population a choisi: le médecin généraliste.

Cette convention de janvier 2005 a mis en place un médecin généraliste traitant sans moyens, ni pour gérer un véritable parcours de soins, ni pour réaliser les taches qui lui sont confiées. Et pire, la Cour souligne que les moyens financiers ont été en majorité orientés sur les autres spécialités, alors qu’elles ont des revenus déjà largement supérieurs à ceux des généralistes. La Cour des Comptes s’en étonne légitimement.

Ce n’est pas tout : les efforts de maitrise médicalisée, inscrits dans la convention de 2005, n’ont porté QUE sur les généralistes, de 2005 à 2011. Indemnités journalières, médicaments génériques ... tout ceci n’a été porté QUE par les généralistes. Ainsi cette convention a chargé la barque des seuls généralistes, et a investi prioritairement les moyens financiers sur les autres spécialités, politique délibérée portée par les signataires de la convention de 2005. C’est la raison principale de la désaffection des jeunes générations pour l’exercice de cette spécialité, à qui on demande en plus, d’exercer dans les lieux et dans des conditions de plus en plus difficiles. Ils ne le souhaitent pas, et ils ont bien raison.

MG FRANCE demande donc fermement au gouvernement de ne pas répéter les erreurs de janvier 2005. Car entre les lieux d’élaboration de la décision politique, et les lieux de sa mise en œuvre opérationnelle, s’interposent des lobbies dont l’action doit être prise en compte, car ils peuvent assez aisément neutraliser les décisions politiques qui ne leurs conviennent pas.

Depuis mai 2012 une politique de changement a été choisie par la population, MG FRANCE en a pris acte. Cette politique que le premier Ministre a appelée « Stratégie nationale de santé » donne pour mission à la Ministre de la Santé, Marisol TOURAINE, de faire ce que ses prédécesseurs n’ont pas voulu, ou pas su faire. Mais cette politique se heurtera de nouveau à des lobbies qui n’en veulent pas, préférant privilégier leurs intérêts aux dépends de l’organisation de l’accès aux soins, de la santé publique et de la réduction des inégalités sociale de santé.

Les médecins généralistes en France sont depuis toujours sur le terrain et attendent trois choses :

-      la reconnaissance de leur mission, sous trois angles: la spécialité universitaire de médecine générale qui doit être dotée des moyens pour gérer les 11 000 étudiants qu’elle a en charge, la fonction médecin traitant qui doit disposer des moyens nécessaire, le parcours de soins. Comme le demande la Cour des Comptes, la place du médecin généraliste doit y être confortée, c’est lui qui coordonne le parcours de soins

-     les moyens de structurer leur travail sur un territoire, au sein d’équipe de soins primaires , dans laquelle ils ont la responsabilité de coordonner les actions de santé pour chaque patient, pour leur patientèle et pour la population

-        les moyens pour la population d’accéder aux soins, à travers un parcours de soins en tarif remboursable. C’est la dernière phrase du rapport de la Cour des Comptes, à laquelle nous rajoutons « et en tiers payant chaque fois que cela est nécessaire ».

 

MG FRANCE attend depuis mai 2012, que l’équipe gouvernementale se soit mise en place et que le programme de travail soit défini. C’est fait. Le temps n’est plus à la réflexion mais à l’action. Encore faut il pour cela que les outils utilisés ne viennent pas déformer les objectifs et empêcher la mise en œuvre des décisions prises.

MG FRANCE demande donc que soit lancé immédiatement le chantier de la coordination et de l’organisation territoriale des soins primaires, en utilisant prioritairement le forfait médecin traitant et en créant un forfait pluri-professionnel permettant un travail en équipe autour d’un projet de santé.

MG FRANCE rencontrera la ministre de la santé et des affaires sociales mardi 19 février, et publiera la liste de ses propositions d’actions et de ses demandes précises avant cette rencontre.

Contacts :

  • Dr Claude LEICHER - Tél : 06 25 20 01 88
  • Dr François WILTHIEN - Tél : 06 13 60 54 31
  • Dr Jacques BATTISTONI  - Tél : 06 62 61 09 99
Référence du communiqué de presse : N° 249 (à rappeler en cas de demande d'info complémentaire)