Les MSP en congrès à Tours : des formules qui fonctionnent

Pas moins de 500 professionnels de santé de tous les horizons se sont rendus les 22 et 23 mars à Tours pour assister au 3è congrès de la Fédération Française des Maisons et Pôles de Santé (FFMPS).

Des « MSP » dont le nombre approchera les 1000 en cette fin d’année et qui constituent autant de modèles originaux de coopération interprofessionnelle pour prendre en charge les soins primaires sur leurs territoires respectifs.Les MSP, une formule qui marche et qui séduit les jeunes générations de professionnels de santé. Les derniers chiffres de l’Observatoire des MSP établis par la Direction générale de l’Offre de Soins (DGOS) et présentés à Tours par Isabelle Manzi, le confirment [voir ci-dessous]. A partir des chiffres fournis par les ARS, il ressort qu’en mars 2014, quelque 436 MSP sont en fonctionnement. La prime va à la Bretagne (47), suivie de Rhône-Alpes (46), des Pays-de- Loire (43) et de la région Centre (40).

msp4A ce nombre s’ajoutent les 493 projets de MSP déjà sélectionnés [Rhône-Alpes 58 / Poitou-Charentes 34 / Ile-de- France 32 / Lorraine 30. Soit en ce début d’année plus de 900 MSP, 929 très précisément, compte non tenu de celles qui n’auraient pas été déclarée à l’ARS de leur région respective. « Ces chiffres traduisent la progression impressionnante d’une formule qui rassemble près de 10 % des professionnels de santé du territoire qui travaillent en équipe ou portent des projets de regroupement », commente Pierre de Haas (photo).

Pour le président de la FFMPS, qui a rassemblé 500 personnes deux jours durant à Tours pour un congrès très fourni en ateliers, échanges, analyses et interventions d’acteurs de terrain, les MSP veulent « nourrir les changements, non seulement dans leurs cabinets médicaux, mais aussi dans les grandes questions sociétales : la gouvernance du système de santé, l’organisation territoriale, la notion de démocratie sanitaire, la prise en compte des inégalités sociales de santé. » Mais pour que la formule, à laquelle adhérent volontiers 5 % des médecins généralistes, puisse se consolider et perdurer, encore faut-il qu’elle soit dotée de ressources durables. Pour 2014, les nouveaux modes de rémunération (NMR) ont été étendus à 150 nouvelles équipes. Un « succès » pour Pierre de Haas, qui devra cependant être assorti rapidement d’une généralisation qui permettra d'entretenir et de poursuivre la modernisation de cette organisation des soins primaires. « Cette extension des maisons de santé pluri professionnelles passera par la négociation conventionnelle, rappelle à cet égard le président de la FFMPS. La ministre a appelé à l’ouverture de ces négociations, qui devraient aboutir fin juillet, et la loi de santé en projet actuellement va nous aider à structurer les soins primaires.» Il reste encore à savoir quelle tournure prendront ces négociations et ce qui pourra être inscrit dans la loi qui puisse encourager les acteurs des MSP à approfondir leur sillon dans le champ des soins primaires.

Des investissements pour les soins primaires

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« Ne vous faites pas d’illusion, les choses ne vont pas forcément avancer facilement. La négociation qui vient de commencer ne va pas être simple », a souligné de son côté président de MG France, généraliste en MSP, à Etoile sur Rhône dans la Drôme, aux côtés de quatre autres généralistes, 9 infirmières, un kiné, des dentistes et des orthophonistes. Pour Claude Leicher (photo), une meilleure structuration des soins primaires permet de mieux utiliser les produits de santé, de moins recourir à la prescription médicamenteuse et davantage à l’accompagnement, à l’éducation thérapeutiques. "Notre confrontation permanente entre l’exercice de terrain et la construction d’une maison de santé sans aucune subvention nous amène, ni à l’optimisme, ni au pessimisme, mais au réalisme", poursuit ce dernier. « Aujourd’hui, il y a une réelle appétence pour la rénovation et la revitalisation de nos modes d’exercices et les jeunes médecins disent que le mode de rémunération n’est pas le sujet. Le sujet, c’est leur autonomie dans la décision, leur autonomie dans leur capacité de travailler avec d’autres professionnels, leur autonomie dans la construction des outils », poursuit ce dernier, pour qui « les investissements d’aujourd’hui sur les soins primaires seront les économies de demain. » "Quand un médecin, un infirmier et un pharmacien se retrouvent autour d’un patient, ils font déjà de la coopération. Ils peuvent formaliser ce travail coopératif; ce sera le premier niveau de la négociation conventionnelle. Le second niveau sera de développer la qualité de la prise en charge du patient par l’équipe."

Un modèle prospectif

Pour Laurent Jacob, président de la FMPS Centre, "par la prédominance des maladies et des handicaps chroniques, ces nouveaux modèles nous font passer de l'individu à la communauté, d'un besoin de soins épisodiques à une prise en charge continue, d'une préservation de la santé au lieu du traitement d'une maladie, donc d'un mode prospectif plutôt que réactif. Ceci s'accompagne de l'abandon d'une pratique individuelle au profit d'un travail en équipe, de l'abandon du paternalisme pour un partenariat avec les patients dans une prise en charge centrée sur le praticien, élargissant notre champ d'action. »

« Passer de dizaines d’années d’exercice en solitaire à un exercice en groupe, ce n’est pas évident », confirme de son côté Pierre de Haas. La négociation conventionnelle qui portera sur l’exercice pluriprofessionnel dira prochainement si le modèle des MSP peut trouver des appuis solides pour ses développements à venir. Pour l’heure, les maisons et pôles qui regroupent les professionnels de santé, conjuguent volontarisme, pragmatisme et expérimentation, convaincus qu’ils sont dans le vent de l’histoire des soins primaires. Une histoire qui reste à consolider.

J-J C

Les MSP en France en 2014

 

 

 

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