Pourquoi les médecins généralistes sont en colère

"Le dialogue avec la ministre de la Santé est très ambigu, a confié Claude Leicher : ouvert sur la loi de santé, fermé sur la médecine générale. Nous ne comprenons pas l'attitude de Marisol Touraine qui d'un côté dit "je veux un virage ambulatoire"," je veux revaloriser le métier de médecin généraliste", et qui, d'un autre côté, ne met pas les moyens qu'il faut pour le faire. S'il n'y a pas de négociation sur les tarifs, ni de gestes significatifs sur les moyens dont ont besoin les médecins généralistes, nous refermerons de nouveau nos cabinets le 6 janvier". Le message est clair et le premier syndicat des médecins généralistes l'a fait connaitre depuis des mois à la ministre de la Santé comme à l'ensemble des autorités politiques du pays. Il n'est plus possible de laisser perdurer une situation qui veut que la médecine générale demeure une spécialité dévalorisée, sous dotée en moyens, tant du point de vue de la formation des futurs praticiens que de celle des médecins en exercice.

Une situation tarifaire inacceptable

"Nous sommes dans une situation qui se dégrade année après année", a martelé Claude Leicher, en rappelant que 94 % des médecins généralistes sont en secteur 1, c'est à dire sans possibilité de dépassements d'honoraires, avec des tarifs ont été bloqués depuis 4 ans. "Certains actes sont bloqués depuis 1996. les moyens d'exercice des généralistes ne sont pas au rendez-vous." "Nous avons des consultations de plus en plus denses, toujours à 23 euros, avec des patients de plus en plus âgés, polypathologiques. On ne peut plus continuer à travailler ainsi."

A cette situation tarifaire inacceptable et contreproductive pour encourager les jeunes médecins en formation à choisir la filière de la médecine générale, s'ajoute le fait que la place de la médecine générale n'est pas confortée, malgré les déclarations de la ministre de la Santé sur le "virage ambulatoire" préconisé dans sa stratégie nationale de santé. "On propose de confier la vaccination au pharmacien - qui n'en veulent pas en grande majorité ! On nous oppose une administration de la santé ambulatoire dont nous n'avons absolument pas besoin, poursuit le président de MG France. La France est un pays suradministré ! Il faut plutôt laisser de l'initiative aux médecins sur le terrain."

Quant au dispositif de tiers-payant généralisé, auquel MG France n'est pas opposé sur le principe, Claude Leicher considère que son caractère obligatoire est inacceptable dans les conditions actuelles : "Nous n'avons pas de secrétariat pour s'occuper du tiers-payant. Nous n'avons pas une personne au comptoir, comme l'ont les pharmaciens, qui peut s'occuper de vérifier les droits des assurés. Nous ne pouvons pas aujourd'hui mettre en place un tiers-payant tel que le souhaiterait le gouvernement. Si le sujet n'est pas réglé avant, nous ne ferons pas le tiers-payant que réclame Marisol Touraine"

Vers une nouvelle fermeture des cabinets médicaux

La veille du lancement de la grève des médecins généralistes, les urgentistes ont obtenu gain de cause sur leur principales revendications, avec la promesse d'une enveloppe de quelque 90 millions d'euros. Pour Claude Leicher, la situation du secteur hospitalier est emblématique des difficultés que rencontre la médecine de proximité : "L'hôpital consomme 38 % de la ressource de soins en France, contre une moyenne européenne qui est inférieure à 30 %. Elle est de 27 % de la dépense de santé en Allemagne", souligne le président de MG France. "Le différentiel n'est pas consacré à l'organisation des soins de ville, et pas davantage à la valorisation du métier de médecin généraliste. Nous n'avons pas, deux fois sur trois, de secrétariat sur place. Cela veut dire que notre travail est très compliqué, interrompu par des coups de fil, avec la paperasse qui nous envahit, le contrôle des caisses qui nous harcèlent sans arrêt. Comme d'habitude, le ministère de la santé s'occupe des hôpitaux et pas de la médecine de ville et en particulier pas de la médecine générale", conclut Claude leicher. "Pour mettre fin à la discrimination dont ils sont victimes, les médecins généralistes fermeront une nouvelle fois leurs cabinets le 6 janvier."

JJC

 

Pour télécharger le document

 

 

Slider
 

Newsletter

 
 

Formations

 
 

Informations

 
13, rue Fernand Léger, 75020 PARIS 01 43 13 13 13 services@mg-france.fr

Paramétrages de cookies

×

Cookies fonctionnels

Ce site utilise des cookies pour assurer son bon fonctionnement et ne peuvent pas être désactivés de nos systèmes. Nous ne les utilisons pas à des fins publicitaires. Si ces cookies sont bloqués, certaines parties du site ne pourront pas fonctionner.

Pour en savoir plus sur la politique de cookies

Mesure d'audience

Ce site utilise des cookies de mesure et d’analyse d’audience, tels que Google Analytics, afin d’évaluer et d’améliorer notre site internet.

Contenus interactifs

Ce site utilise des composants tiers, tels que NotAllowedScript6628636911b47ReCAPTCHA, qui peuvent déposer des cookies sur votre machine. Si vous décider de bloquer un composant, le contenu ne s’affichera pas

Réseaux sociaux/Vidéos

Des plug-ins de réseaux sociaux et de vidéos, qui exploitent des cookies, sont présents sur ce site web. Ils permettent d’améliorer la convivialité et la promotion du site grâce à différentes interactions sociales.

Autres cookies

Ce site web utilise un certain nombre de cookies pour gérer, par exemple, les sessions utilisateurs.