Le généraliste inscrit dans la lutte anti tabac :

La ministre de la Santé a présenté cette semaine son Plan de lutte contre le tabac qui s'inscrit dans le «programme national de réduction du tabagisme» qui avait été demandé par François Hollande au moment du lancement du 3e Plan Cancer, en février 2014. Ses mesures seront intégrées dans la loi de Santé, qui sera examinée au Parlement en 2015.

Il n'y aura pas d'augmentation des prix des cigarettes vendues en France. Les récentes campagnes de lobbying conduites par les buralistes auront permis à ces derniers d'éviter de nouvelles baisses de chiffre d'affaires et la fuite d'une partie de leur clientèle vers les pays limitrophes - Belgique pour le Nord, Espagne pour le Sud -. On pourra le regretter si l'on sait que les augmentations de prix du tabac ont un effet immédiat sur la consommation de cigarettes, ainsi que des reports vers des produits de substitution, dont la cigarette électronique qui se trouve au centre de bien des débats et rapports ces derniers mois.

Ainsi, le vapotage - qui a fait l'objet d'un rapport de l'OMS, sera interdit dans les lieux publics. Cette interdiction fait suite à un avis du Conseil d’Etat du 17 octobre 2013, par lequel l’usage de la cigarette électronique demeure prohibé dans les établissements accueillant des mineurs, dans tous les moyens de transport collectif, ainsi que dans tous les espaces clos collectifs de travail. L'objectif affiché par Marisol Touraine est d'éviter que l'usage de la cigarette électronique ne se transforme en « une porte d’entrée vers le tabagisme » chez les jeunes, et surtout d'« éviter de banaliser l’attitude du fumeur ».

Cette lutte contre la "banalisation du fumeur" trouve également une application originale si l'on sait que nombre de parents et surtout de mamans fument souvent en présence de leurs enfants dans les aires de jeux publiques, voire au volant de leur voiture en conduisant avec des enfants à bord. Cette attitude pour le moins désinvolte, sinon irresponsable, sera désormais sanctionnée, comme l'est l'usage du mobile en conduisant. Pour justifier de cette interdiction de fumer en présence des enfants de moins de 12 ans, le ministère de la Santé fait valoir que « la concentration de particules fines est dix fois plus élevée sur les sièges arrière des véhicules “fumeur” », et dépasse de plus de trois fois le seuil moyen admis par l’Organisation mondiale de la santé [OMS] ». On pourra ici suggérer aux fabricants de voitures d'indiquer ce constat sur les notices techniques des véhicules.

Les paquets de cigarettes devront également être normalisé, avec la même forme, la même taille, la même couleur et la même typographie. Fini la belle époque des paquets coloriés et attractif. L’emballage servira à indiquer des avertissements sanitaires. Toujours présente présente sur les paquets, la marque sera limitée à une inscription de taille définie et très discrète, située toujours au même endroit sur les paquets », indique le ministère. La place réservée aux avertissements sanitaires ("Fumer Tue"...) passera de 30 et 40 % à 65 % de la superficie des deux côtés du paquet, à compter du 20 mai 2016, comme prévu par la directive européenne « tabac ».

L'implication des généralistes

Plus intéressante est la volonté affichée par la ministre de la Santé, conformément aux propos tenus lors de la présentation de sa loi de Santé, en juin dernier, d'impliquer les médecins traitants dans la lutte contre le tabagisme. "Leur rôle dans la sensibilisation des patients aux risques du tabac est un élément important de l’efficacité d’une politique de lutte contre le tabagisme", a souligné la ministre pour la circonstance."

"Mme Marisol Touraine vient d'annoncer un nouveau plan de prévention du tabagisme, avec des objectifs de réduction de ce dernier qui sont extrêmement intéressant, même s'ils peuvent être légèrement surévalués par rapport aux possibilités, commente à cet égard Claude Leicher. Mais il est une mesure intéressante qui dit que le médecin traitant doit être au centre de cette campagne et il faut lui reconnaitre cette position pour le travail qui sera fait sur ce terrain." Un indicateur sur le tabagisme sera ainsi ajouté parmi les indicateurs retenus dans la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) des médecins traitants. "Cela veut dire que l'implication du médecin traitant dans la réduction du tabagisme constitue évidemment le premier facteur de prise en charge et de prévention des complications de ce tabagisme", ajoute le président de MG France.

Reste désormais à savoir dans quels délais ces déclarations d'intention entreront dans les faits. Rémunérer le dépistage de conduites à risque est un souhait que le syndicat des généralistes exprime de longue date. Prévenir efficacement le tabagisme et accompagner les fumeurs dans une démarche de sevrage suppose de consacrer davantage de temps que celui d'une simple consultation rémunérée à 23 euros. Il appartient donc à l'assurance-maladie de s'engager rapidement dans la mise en oeuvre de ce nouvel objectif de santé publique.

JJC

 

 

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